Calendrier végétal
La Nature tient, en ville, du décor éloigné… Pourtant, l’évocation rituelle d’une attention au végétal nous retient, tel un calendrier.
Nature/Culture ? Certaines Cultures, dont la persane, font commencer l’année le jour du printemps avec l’éclosion florale des arbres fruitiers et selon le calendrier solaire, au moment de l’équinoxe (moment d’égalité entre jour et nuit). Avant le calendrier grégorien unifiant les fêtes en nos climats, certaines régions françaises fêtaient le nouvel an, le 25 mars, jour de l’Annonciation – période de l’éveil des insectes pollinisateurs ! D’autres Cultures le fêtait le jour de Pâques qui est fixé à partir du calendrier lunaire, soit le dimanche après la première pleine lune suivant l’équinoxe de printemps (entre le 22 mars et le 28 avril).
Moments forts des successions printanières : jaune-vert, jonquilles ; forsythia et premières feuilles du marronnier (cf. billets du 19 mars et 9 avril 2012) ; puis violettes et pervenches ; coloris rose et vert du Sakura et des arbres fruitiers blanc et rose ; vert-blanc-vert pour Pâques et les pâquerettes… ; teintes vertes et multicolores, fortes de tulipes, glycines et pissenlits ; pleine verdure sur les boulevards c’est le 1er mai : Muguet et lilas ; puis arrive l’iris en apothéose (instant de la fête des mères) avant la bascule dans l’été…
Dans la tradition, les japonais mettent en suspens le temps de leurs activités, et viennent contempler les fleurs du Sakura et des arbres fruitiers dont la floraison éphémère illumine, rassure et donne sens à la vie.
Au moment où le doré-jaune du premier printemps se fane et devient mordoré : – l’élément floral rituel pour célébrer le printemps par ses clochettes parfumées est le brin de muguet ; il s’offre naturellement de la terre en peu des jours… il est offert depuis la Renaissance, le 1er mai, avec les doléances et les vœux aux édiles des Cités (en guise de ‘porte-bonheur’ malgré sa dangerosité) ! – Les défilés de la « fête du travail » avec vente ‘libre’ du muguet, n’arrivent qu’après 1890, pour bien asseoir l’institution de la journée de travail à huit heures, soit 48 heures hebdomadaires (le dimanche seul étant chômé) !