Etienne Trouvers
Artiste visuel
Du fusain au pixel, son aventure picturale porte un regard sur cette part du visible qui nous questionne toujours. Il paraît capter par la rectitude de son dessin et la construction émotionnelle de ses couleurs certaines forces subtiles des apparences.
Devant le motif, puis par l’expérimentation du faire à l’atelier, Trouvers articule sa visualisation mentale par une recréation vitale, sensitive ou poétique, à l'unisson de la nature. Cette approche se poursuit par une mise en crise de la forme, tout en nuances, en post-création numérique avec la collaboration d’un artisan-tireur-chromiste ; ce long processus qualitatif étant finalisé par d’importants rehauts de pastel à la main.
Dans l’attention à la fine matière, le vécu d’une sensualité organique se joue par interactions visuelles de systèmes, entre possibilités et autolimitations, comme une sorte d'écologie esthétique. Dessins, peintures-prototypes, estampes-numériques, toiles en technique manumérique, tableaux-photographiques se caractérisent, chez E. Trouvers, par la recherche d’une parfaite et puissante retenue articulée en gradation d’effets plastiques et/ou en émergence spatiale.
Biographie
Etienne Trouvers vit et travaille à Paris et à La Chaux-de-Fonds (CH). En plus de son travail de création, il a toujours cherché à mettre en évidence, de façon innovante, les assises secrètes de la beauté en art. Une méthode: Approche visuelle de la peinture a fait l’objet d’une publication, éd. DMF, 1989, et d’ateliers au musée du Louvre et de Chantilly. L’exposition, Les marches d’un regard, en a été une autre démonstration à Villandry à l’automne 2009.
Raymond Masson, Leonardo Cremonini et Jean Bazaine l’ont honoré de leur amitié et ce, jusqu’à l’échange d’œuvres. Son engagement pour le respect du Patrimoine artistique a aussi forgé des liens avec Georges Jeanclos, Georges Duby, Bernard Noël et Yves Bonnefoy.
Pionnier dans la réalisation d’estampes en impression numérique, et sur la question de l’unique et du multiple artistique liée aux nouvelles technologies, il a été sollicité pour la réalisation de répliques en vraie grandeur des tableaux de Paul Gauguin, prouesse dans le rendu chromatique. Elles constituent le fonds du Centre culturel Paul Gauguin à Hiva Oa, îles Marquises. Un choix de ces œuvres fait l’objet du portfolio à Paul Gauguin par E. Trouvers éd. LTT, 2003.
Il est le premier artiste dont les estampes numériques de création ou d’interprétation ont été enregistrées par le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale. Ses œuvres, en technique « hybride », sont d’abord élaborées à la main, prolongées ou traitées avec toutes les capacité de finesse du traitement informatique de l’image ; puis à l’unité, imprimées en numérique sur papier FineArt. Enfin, arrivent d'importantes interventions de la main même de l’artiste avant sa signature.