Considérations sur le drapeau
Dès que l’on dit : bleu/blanc/rouge, cet ordre tricolore évoque la France.
En cette période électorale, où les trois couleurs sont portées et rapportées à nos yeux dans le spectaculaire des médias, ne convient-il pas de porter quelques frais regards sur notre emblème national ? Un drapeau qui est officiellement présent au monde depuis deux siècles.
Formellement, cet ordre chromatique est une figure régulière et dynamique d’une simplicité fondamentale… Le drapeau est protégé par l’article 2 de la Constitution française de 1958 : – L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge à trois bandes verticales d'égales dimensions.
1. Le choix formel
Originellement, les données du Bleu et du Rouge sont celles d’une cité… d’une civilisation et de sa capitale : Paris (couleurs adoptées à la suite de l’épisode révolutionnaire d’Etienne Marcel du 22 février 1358).
L'idée formelle de Jacques-Louis David, peintre régicide en 1793 : « bleu au mât, blanc au centre, et rouge flottant » est adoptée le 15 février 1794 (27 pluviôse an II). Et dans cette disposition verticale le pavillon national tricolore va pouvoir flotter en mer ! La couleur froide, l’élément statique Bleu du drapeau est attachée à la hampe ; l’élément central Blanc s’inscrit dans un rappel souverain à l’identité du drapeau royal ; et le colorant chaud, par sa propriété de Rouge ardent (gueule ou sang), vit en donnée dynamique... comme en avancée dans l’air !
Historiquement, le drapeau tricolore est conçu d’après les cocardes révolutionnaires par l’assemblage de trois éléments bien contrastés pour se reconnaître dans les combats. Les noms fameux de : La Fayette, Danton, Menou (futur général Abdallah Menou), et du marquis de Mirabeau sont évoqués... Et dans l’élan révolutionnaire, le bon ordre du changement de pavillon devint effectif sur les vaisseaux à partir du 20 mai 1794 (1er prairial an II). Or il a fallu le génie de David, et son vécu d’organisateur de fêtes révolutionnaires, pour conférer à des données chromatiques diffuses cette belle disposition verticale, nette, égalitaire et libre de l’esprit.
Ces principes de la sensibilité française recèlent en effet nombre d’exemples, tels ces quatre – Episodes de la Vie de Saint-Louis – (miniature ornant les Grandes Chroniques de France, vers 1375. – BNF Fol. 265). Enluminure où le contraste de complémentarité dit, d’opposition-tempérée : rouge/bleu ou bleu/rouge, fortifié d’un blanc lumineux pour chaque scène, exprime bien l’histoire et la géographie nationale (peut-être, tel un accent naturel... une mentalité... un parfum de couleurs issu du climat d’île de France ?). Il est dès lors manifeste que le concept superbe de David est bien d’avoir su définir une pertinence intemporelle et tricolore en acte officiel « intangible ». Et l’ordonnance esthétique de la peinture est devenue le pavillon consacré à la France depuis 1794, et le drapeau officiel des armées depuis 1812.
Si vous en êtes d’accord, passons à l’observation des forces psychiques et expressives, aux vérités spirituelles et symboliques nées de l’unité française des trois couleurs nationales d'égales dimensions.
Une idée de joie ardente ne se dégage-t-elle pas ici du tableau de Claude Monet ? – 30 juin 1878, rue Montorgueil – ensemble et détail (musée d’Orsay)
Les bannières tricolores sont présentes dans un élan de forces orchestrées par des couleurs conjuguées selon les touches d’un pinceau ; une unité dans la diversité règne. Les drapeaux paraissent aériens sur le ciel ; forts, vibrants même, aux fenêtres de la ville... comme si quelques clameurs s’élevaient pour célébrer l’essor d’une Liberté chérie, c’est la « fête de la Paix et du Travail » !
Remarquons (sur le détail à droite), d’un fourmillement de couleurs similaires quelques touches, écho du ciel, modulent la diversité des bleus... – Jeu de constances et d’exceptions. N’en va-t-il pas de même dans la langue française où règles de conjugaison, grammaire, convenances d’usage ont toujours des particularités plus ou moins complexes qui nourrissent l’attention et l’intelligence ?
Diversité des blancs qui ne figurent pas ‘qu’un Blanc sain’ d’une pureté primaire... – Picturalement les blancs ne sont-il pas, presque toujours, le fait d’accents de mise en avant dans la troisième dimension, de symétries chaud/froid dans la lumière, ou de présentation de reflets ornementaux ?
Alors que le rouge, lui, est ici une force de caractère virile... – peut-être, une force vive et marquante, terne ou plus lumineuse dans l’espace, créant un effet de masses compactes ou d’éclatement.
Observons d’après un véritable exemple générique, l’expression des sentiments de notre drapeau tricolore. Disons le mot : bleu. Mais qu’a-t-on dit, qu’a-t-on nommé si l’on n’y adjoint un adjectif complémentaire ou un nom d’usage associé ? Une telle couleur n’existe pas, même pour les marchands de couleurs. Un adjectif est nécessaire pour forger l’élément de référence utilisable. Il y a peut-être un bleu défini par David ; ou un bleu-roi en usage chez Rubens ; ou encore, un bleu dit marine, celui d’Eugène Delacroix, bien dans l’esprit français...
2. L'âme du Bleu
Comment se fait-il qu’André Malraux, Ministre d’Etat du Général de Gaulle, ait voulu mettre quelque ordonnance et régularité aux qualités plastiques et symboliques de notre drapeau ?
Etait-ce un acte d’autorité ? De résistance pour relever l’honneur bafoué après « une France outragée » ? Ou plutôt le premier geste d’un Ministre pourvu d’une vraie foi active en Art ; une croyance selon laquelle il fallait mettre en accord les grandes œuvres de l’esprit avec les possibilités de la vie quotidienne : « Le ministère chargé des affaires culturelles a pour mission de rendre accessibles les œuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de français ; d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des œuvres de l'art et de l'esprit qui l'enrichissent ».
En parfait fonctionnaire d’obéissance, l’un de ces formidables hussards noirs de la République m’a rapporté l’anecdote suivante : « C’était en 1959... Et quelque chose d’essentiel a soudainement été changé dans ma vie quotidienne d’enseignant présent dans la grande couronne parisienne (mais il en fut de même ‘pour le plus grand nombre possible’ jusque dans la France profonde !). Un beau matin, notre « Manu » arriva avec un nouveau drapeau tricolore. Il reprit donc tous ceux de l’Ecole, ainsi que ceux de la Marie, qui étaient, me semble-t-il, parfois bleu-roi ou bleu primaire. Et l’on nous expliqua que désormais Le Bleu de notre drapeau tricolore serait étalonner sur celui de – La Liberté guidant le peuple – d’Eugène Delacroix ; car le dit drapeau faisait mieux vibrer notre sang ! Et c’est en voulant expliciter ce petit événement aux élèves qu’est né ma vocation pédagogique d’éveil à l’art (plus tard exercée comme PEGC détaché au Musée du Louvre). Ainsi, pour passer le message de la qualité française du drapeau – plus fort en psychologie de l’art – ce fut tout le corpus de mes connaissances en culture générale qui se trouva convoqué ».
« Le bleu du drapeau de la Barricade de Delacroix (musée du Louvre) , si fortement accordé à la Révolution (le bleu n’est pas moins là pour le bleu que le bleu pour le drapeau) exprime tout autre chose que le bleu de Rubens ; mais qui donc savait, eût pu ‘savoir’, qu’un bleu plombé, au-dessus de personnages auxquels Goya n’est pas étranger, pût s’accorder à la mort d’une civilisation parée, à la fraternité retrouvée, à l’espoir ? » André Malraux – La création artistique – éd. Skira, p.164/165
Pour les bâtiments officiels et les moments de fêtes nationales furent choisis ces drapeaux ‘culturels’ – à l’image d’une peinture qui a inspiré l’épisode des barricades de 1848 dans Les Misérables de Victor Hugo.
Même après les événements de 1968, le goût moderniste de Georges Pompidou n’a pas touché au sacré Républicain... Pourquoi ?
A l’époque, la haute tradition culturelle et historique passe plutôt par le fait de bien nommer la logique de nos couleurs vénérables à partir de pratiques novatrices ou scientifiques... Et les drapeaux produits sont repérés : « en nuancier Pantone, Bleu sombre - 282C RVB (0,33,71) ou Rouge vif - 186C (RVB (206,17,38) » donc selon des principes abstraits de références. Puis arriva le plus jeune Président de la Ve République.
Et dès après la photo officielle de J-H. Lartigue en 1974, sous Valéry Giscard d’Estaing – l’homme qui gouverne à partir d’un large centre – le patrimoine symbolique se veut tout autre...
Bon nombre de drapeaux perdent alors l’accent bleu de ‘La marseillaise’ ; cet élan venu des profondeurs de la vie française pour ceux des teintes plus légères du nylon (textile artificiel qui fixait moins que le drap de coton certains colorants complexes !). Ainsi, les drapeaux Giscard sont peut-être accordés au ‘Chant du départ’ (musique souhaitée à l’Elysée !). Un bleu peut-être moins profond culturellement pour ce monde moins franco-français ?
De plus, il est d’effet, voire d’apparence, moins grave pour l’apparition dans les mass médias ; les outils du goût moderne étant, de plus en plus, ceux de la TV couleur, en feuilleton technicolor, cinéma...
Mes visuels : à gauche une photo réalisée sur un ciel de Paris, le drapeau de la France à l’Ecole militaire ; à droite une des visions du ‘drapeau-Giscard’, présent rue de Rivoli... avant les travaux du – Grand Louvre – voulu par François Mitterrand en 1981. Que démontrer de plus ?
Sous les deux présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac une étape de libéralité devient le principal vecteur de nos vies. Par la force des choses, nous vivons dans le circonstanciel et dans le mondialisé... Tout en respectant les convenances de la Constitution française, une certaine déréglementation est devenu un fait d’usage. Par exemple, jour de commémoration sur une seule et même façade de bâtiments officiels, on peut observer ‘du concurrentiel’ bien lisible dans les drapeaux en des couleurs françaises diverses ! Le goût classique de l’unicité esthétique est rompu... Or cette considération n’est-elle pas également emblématique de la mise en situation de l’espace Schengen qui devient, bien visible, jusque dans le couplage des emblèmes européen/français ?
Certes, on préserve un peu la plus grande diversité tricolore du drapeau national, toutefois la dimension colorée flotte... selon des critères internationaux ! (car cette époque conditionne aussi la présentation selon le mariage à la bannière européenne). Avez-vous remarqué que partout dans le domaine de la couleur et de la mode, les spécificités d’apparences sourdes sont ramenées à une certaine luminescence (même dans les musées...) ?
Les propriétés françaises chargées d’un bleu terroir peuvent jouer à « l’exception culturelle » pour essayer de se mettre en avant ‘chromatiquement’. Mais dans les faits, les singularités ne se doivent-elle pas à la norme de la majorité des nations ? Et, dans les années 80-90, combien d’aspects esthétiques, tel ce fameux bleu plombé cher à Malraux – ou les phares jaunes de nos voitures françaises – sont dissous à l’exportation...
Certes, en de certaines circonstances militaires ou diplomatiques, la présentation canonique de drapeaux traditionnels en ‘bleu marine’ demeure. Mais, à présent, que peut-on encore remarquer d’essentiel ? Le Bleu du drapeau tricolore officiel donne de plus en plus souvent l’impression d’infuser le bleu nuit d’azur de l’Union européenne. Par exemple, n’est-ce pas une des évidences de la curieuse photo officielle de Nicolas Sarkozy, en 2007 ?
Curieuse, pourquoi ? Ici le drapeau français rejoint le fait d’usage des navires depuis le Second Empire. Les proportions des couleurs nationales du pavillon français sont alors de : 30/33/37. La bande bleue est légèrement plus étroite que la blanche et celle-ci légèrement plus étroite que la bande rouge. Ainsi, en flottant, les trois bandes paraissent optiquement égales ; ce type de proportions corrigeant l’un des effets chromatiques dans son mouvement en mer...
3. Un parti-pris d'inégalité
Nous voyons donc que cette part du sacré Républicain, d’identité égale, de considération des couleurs françaises du drapeau tient. Il perdure, mais n’est pas intangible. Même bien défini par l’article 2 de la Constitution française de 58, l’élément symbolique évolue, lié à l’autorité du pouvoir, avec son cortège d’usages culturels, de propriétés plastiques, et d’expression relative du sentiment national (qui, aujourd’hui évidemment, compte plus ou moins !) – et tout n’est pas nommé... Or en consultant l’article actuel : drapeau de la France, sur wikipedia je tombe sur ceci :
« On remarque parfois en France, à la télévision, que la bande blanche du drapeau placée derrière un locuteur est nettement plus étroite que les bandes colorées (pendant les allocutions du président de la République, par exemple). Cela est fait pour compenser un cadrage resserré qui ne laisserait autrement voir que du blanc à l'écran ».
L’observation est pertinente, mais à mes yeux la conclusion est assez suspecte ; ce qui me laisse inquiet :
Si l’on se souvient de la photo officielle du Président Giscard d’Estaing sur un vaste fond blanc, l’espace de transparence blanche était assez remarquable... Et dès lors que d’intentions (peut-être subliminales) s’y rencontraient comme pour démontrer les qualités que l’homme se proposait d’incarner pour la France réelle. Après l’élection, et sur cet immense drapeau de la photo officielle, la tonalité Rouge de la complexité des chairs du visage d’une part et, d’autre part, la diversité de Bleus par le costume de ville : – bleu-roi de la noblesse, – bleu-nuit ‘européen’ et jusqu’au noir cérémonial en aplat dans l’épaule, confèrent beaucoup de densité à ce visuel. On se paye même le luxe du bleu-plomb ‘culturel’ par la cravate ! – Or tout ce blanc d’écrin ou d’écran empêche-t-il la lisibilité ?
Au cœur même du drapeau français, avec l’esprit aérien, il arrive aussi que le blanc entretienne une certaine clarté permettant la charge de l’ornementation... Il est à noter par exemple, ‘le blanc à l’écran’ pour le fond des fleurs de lis du roi ; ou les inscriptions 'de l’être' sur les fanions de la République pour les voitures officielles :
On trouvera à la fin de ce billet la référence ; ici le jeu d’attribution par numéro – et emblème – reste ouvert...
L’inégalité : 37,5/25/37,5 (voire : 40/20/40) de trois bandes verticales pour l’usage TV date, ce me semble, du nouvel an 1990 ? Mais, si l’on a pu apercevoir un tel drapeau dans le bureau d’audience à l’Elysée... ce n’était en fait qu’un aperçu fugitif de décor – présenté en toute discrétion – jamais une Affirmation (une tolérance de trucage pour la Com télé) et jamais, au grand jamais, un signe fort d'exhibition !
Les peintres savent avec Johannes Itten que : « les couleurs ont des dimensions et un rayonnement propres ; elle donne aux surfaces d’autres valeurs que les lignes ». Par là même, l’un des merveilleux du drapeau tricolore Bleu, Blanc, Rouge à trois bandes verticales d'égales dimensions tient, précisément, au fait de ses compensations dynamiques diverses : un jeu de pouvoir et d’harmonie !
‘Admettons’ le principe d’un cadrage resserré dans ce drapeau de la présidence pour l’usage du ressenti des téléspectateurs. Voilà qui est déjà mépriser quelques facultés imaginaires chez le public français... ! Mais techniquement, là, vous souriez… ! Car est-ce encore le même type de gestion analogique que dans les années 90 ? A présent, tout est possible grâce aux manipulations en life des vidéos numériques (et ce, d’autant plus sur un fond bleu, support d’isolation/trucage !). Or voici le blanc central du drapeau français – luttant avec la force d’un sujet mouvant, celui de la carrure d’une tête de Président ! A moins que...
Les justifications du : « cela est fait pour compenser un cadrage » renvoie au blog d’un journaliste qui l’aurait ‘découvert au 30 janvier 2012’, grâce à l’impact du direct :
« Alors que François Hollande tenait une conférence de presse à Brest, la salle de presse de la représentation française, au Conseil européen à Bruxelles, attendait Nicolas Sarkozy. Le décor est "presque" le même. Sauf….. un détail dans le blanc du drapeau ! »
Et voilà la question : – Est-ce une nécessité ou un choix ? Un détail anecdotique plutôt amusant... pour les initiés du pouvoir ? Ou cette petitesse est-elle un signe symptomatique d’une inégalité destructrice ?
Conclusions
Certes, il y a eu David, Delacroix, Malraux. Mais ils structuraient la pensée et l’âme française plus par l’idéal que par le cynisme. Puis vint tel ou tel communicant de métier auquel les gouvernants se doivent en totale confiance pour leur devenir politique. Mais le seul mot de coach ne fait-il pas frémir avec sa terrible force docte en pensées conceptuelles ? – A l'Elysée, « on a pris soin de faire un drapeau avec une bande blanche plus étroite...».
Il y avait assurément des leçons à tirer de la photo officielle de 2007 ! Mais là, comment se fait-il qu’une bannière tricolore de : trois bandes verticales d'inégales dimensions soit exhibée hors de son bon usage ; et mise ainsi sur la scène du président candidat ? Car vraiment, quel étrange spectacle au cœur de ces meetings UMP. Il y a ceux qui « n’y voient que du bleu » ! Ce parti-pris d’un emblème tricolore mal conformé étant, ne faudrait-il oser pointer du doigt un élément corollaire : la dimension connexe du rayon du cercle pour le drapeau européen ? Et, tel un enfant, soulevons la question :
– Monsieur, combien y a-t-il d’étoiles d’or sur le bleu-nuit (azur), le bleu international présenté ici par Nicolas Sarkozy ? 12 ou... 11 ou... ? Donc, peut-être un exclu ? Ou l’emblème d’une société défaite ?
En temps de crise le cercle s’est resserré.... à ne compter que quatre étoiles (sans autre amorce d’apparence) !
Or notre bannière d’azur étoilée représentant la solidarité et l’union entre les peuples d’Europe ; en 1981, la Grèce rejoint les Neuf ; et, en 1986, c’est la formation des « Douze » avec l'entrée du Portugal et de l'Espagne. (Les CE adoptent alors le drapeau européen à 12 étoiles pour sa symbolique).
Pour les enjeux politiques de cette élection, quel savoir faire cocardier ; peut-être pas dans l’idée utopique de la perfection européenne, mais... ! Car il s’agit essentiellement de ne pas perdre la singularité d’un privilège et la prééminence du Pouvoir lors des retransmissions couleur dans les médias...
Cependant, observons avec raison, force et intelligence, ce langage de drapeaux tricolores agités en meeting pour occulter ce que relève Gilles Clément, observateur attentif :
– Derrière tant de couleurs : « il s’agit d’une élection à la présidence d’un pays meurtri par une mandature cynique et destructrice de ses propres structures au seul profit d’une caste d’argent ». Devant l’enjeu vital, il est à espérer que l’affirmation plus égalitaire du candidat François Hollande tiendra l’espoir qu’il fait naître : celui d’un nouvel équilibre entre les parties et les couleurs pour un « Changement maintenant ». On me permettra de citer encore le jardinier paysagiste :
« Jamais la France démocratique ne s’est sentie aussi dépourvue de vision sur le futur, aussi désemparée face aux prétendues règles du marché mondialisé et jamais la question de l’écologie n’a été si urgente à mettre en place en tant que projet politique fondateur d’une société nouvelle ».
Etienne TROUVERS