Point d’exclamation, point d’interrogation ou… point de ‘communication vraie’ autour du grand Courbet !? Telle est la question que l’on pourrait poser en regardant les aspects de la communication avec le public, au Musée d’Orsay.
Avant même le début de l’intervention sur L’Atelier du peintre de Gustave Courbet, nous avons alerté sur les risques encourus en un certain nombre d’articles consultables aux dates suivantes : 4, 5, 6 décembre 2014 et 24, 28 janvier 2015.
Officiellement, la direction du M’O affirme que : « des renseignements sous la forme de photographies et de commentaires bilingues relatifs aux interventions effectuées sur le tableau sont présents sur un écran placé à proximité de l’espace de restauration ». Or, entre mai 2015 et décembre 2015, ces fameux ‘renseignements’ me semblent avoir clairement fait défaut.
A peu de temps du vernissage, après ‘restauration’, ébauchons une critique. Elle est encore très élémentaire, documentée par une série commentée d’images captées au musée ou extraites du diaporama public. Observations citoyennes et complémentaires sur :
– les aspects concrets des conditions visuelles au pavillon Amont ;
– les données et méthodes de l’opération ;
– certaines carences visuelles paradoxales et cruciales à l’information...
En regard de l’ « Objectif de transparence envers le public »(sic), voyons quelle est la place laissée à qui voudrait percevoir ici la réalité concrète de l’Art pictural. – Soyons réalistes !
Si « Tout est art ? » (point de vue assez partagé par le public d’aujourd’hui), tout paraît relativement simple en peinture… car c’est alors idéologique et sommaire.
Pourtant sont rassemblés autour de L’Atelier du peintre, des ‘restaurateurs-conservateurs’ (quatre pour le support, huit pour la couche picturale), « un comité scientifique constitué de personnalités qualifiées et de spécialistes de l’artiste Gustave Courbet » ; opération garantie par des « instances collégiales… ». – Tout ce monde se trouve abrité derrière un bouclier ad hoc, celui du C2RMF (Centre de restauration des musées de France).
De plus, en cette période de fin de ‘réintégration’, on nous explique à propos du grand Courbet « qu’il s’agit d’une restauration complexe » (…) car cette peinture « Courbet l’a reprise lui-même plusieurs fois, [et] de très nombreuses interventions l’ont altérée (…) », etc. Il faudrait, de ce fait, avoir confiance en l’infaillibilité d’autorités spécialistes, dites « scientifiques » au musée. Notons que leurs cautions expertes sont ici étrangement expérimentales.
Toutefois, commençons par sourire ; de mémoire, il me semble que Walter Gropius (artiste fondateur du Bauhaus en 1919) disait : « Les spécialistes sont des personnages qui répètent toujours les mêmes erreurs. »
Or en voici quelques illustrations offertes par le musée d’Orsay :
1) La cage de verre (enceinte vitrée)
L’espace est bien trop petit, beaucoup trop encombré, mal commode, insuffisamment éclairé et ventilé.
Or, avec l’expérience acquise au cours de la « La restauration en public des Noces de Cana » (en 1989-92), les problèmes rencontrés dans la Salle des Etats au musée du Louvre (un espace pourtant gigantesque) : il aurait pu sembler que des leçons avaient été tirées…
On disait aussi à l’époque ‘en public’, mais concrètement les autorités compétentes du Louvre pensaient lors de leur réunion du 5 décembre 1989 que : « compte-tenu des dimensions de la cage vitrée et de la présence de l’échafaudage, chacun s’accorde à penser que le public voit peu le travail en cours (…) ».
De fait, rappelons, que l’on a ricoché de paradoxes en paradoxes. Après deux ans de restaurations pour le moins exorbitantes, voire dévoyées, l’immense toile - meurtrie par un double accident – sera encore restaurée, et cette fois-ci au sens propre du terme, six mois durant… toutes portes closes (voir PDF ci-dessous).
Déplorons, les similitudes affligeantes entre l’époque où on a corrigé Paul Véronèse et la présente opération au M’O sur l’Atelier du peintre de Gustave Courbet ‘en public’:
Dès le projet, en haut : les dimensions de la cage vitrée et la présence de l’échafaudage sont explicitées en deux dimensions, voire énoncée ailleurs en surface : « 45m2 », sur le site promotionnel ; en bas : mais sans qu’il soit réellement possible au visiteur de voir effectivement… – le travail en cours ?
La logique de l’œil aurait nécessité de vraies possibilités de recul et d’espace… (cf. en 3. Vision globale - billet du 28 février 2015). On nous apprenait aux Beaux-Arts que cette distance était de ‘une fois et demi, à deux fois et demi la hauteur du tableau’ ; et dans le cas du grand Courbet (un rectangle très long), le chef d’œuvre méritait assurément plus… Car, pour de bonnes conditions de travail et de déplacement, une exigence qualitative et matérielle pouvait, par principe de sécurité et de précaution, requérir plus de 12m dans cette Salle Courbet.
– Mais non ! Le bons sens élémentaire n’est pas de la partie avec ces spécialistes ! Ce rappel de base et professionnel existe pourtant pour le public… voici deux possibilités illustrées :
a) - principe de la distance nécessaire pour visualiser un écran de TV/cinéma. La distance= plus de 2,5 fois la Hauteur de l’écran, entre autres, en raison de la luminescence…
b) - schéma de la distance nécessaire pour qu’un observateur capte l’ensemble d’un tableau. La distance x = 1,5 x H (cf. cours de perspective - Old Droppers).
C’est pourquoi, il existe chez les marchands de couleurs ce que l'on appelle des 'œil de vieux' qui permettent aux ‘jeunes artistes’ vivant dans une ‘piaule’ (espace minuscule) de voir l'ensemble de leur toile, sans recul…
Mais les conservateurs-restaurateurs, traitant des 22m2 d’une toile vieille de 160 ans, se trouvent contraints à l’impossibilité physique d’un recul suffisant pour exécuter un travail complet et convenable de rajeunissement !
– Offrons ici quelques illustrations photographiées ou captées :
En haut : -protégé par une couche d’acétate, le grand Courbet est face contre terre dans l’enceinte, le chemin de ronde y paraît très étroit, environ 1,10m. Image du milieu : -une fois retourné, sans cadre il ne pèse plus 350 kg, le tableau a été posé sur tréteaux avec un pont de travail ;
Ci-dessus : détail de la muse du peintre. A cette étape de l’opération, il est à remarquer que le tableau couché, couvert d’un plastique de protection, a une température chromatique (sensation visuelle chaud/froid) qui se rapproche par son aspect ‘chocolaté’ de la mauvaise reproduction témoin, visible sur la cage de verre du cliché précédent ;
En haut : -la peinture a été recouverte d’un film protecteur en vue de son transport vers un ‘site technique approprié’, la restauration du support ne pouvant s’exécuter in situ ; en bas : -vue d’ensemble de la cage de verre (avec de grands ektachromes anciens sur la vitre), on peut remarquer que la lumière du lieu n’est pas homogène et que des ombres portées descendent sur le mur de travail des restaurateurs.
Après une longue période sans informations – environ sept mois à partir de début mai 2015… (pour un recul temporel assez conséquent ? ou pour causes graves ?), on a pu découvrir (cliché du 15 déc. 2015), un panneau explicatif, aux couleurs funèbres ! Il avertit, enfin, le public des visiteurs que des travaux cruciaux s’effectuent… On est arrivé à une « phase de restauration du support ».
Le site officiel communiquera (le 23 mars 2016) : « La restauration fondamentale du support – châssis et toile – s’est achevée fin février et L’Atelier du peintre est à nouveau exposé au public depuis le 7 mars ». Car c’est toujours rétrospectivement que les autorités muséales installent des dispositifs rassurants « dans un objectif de transparence envers le public qui ne dispose habituellement d’aucune information relative aux restaurations qui se déroulent dans les ateliers »[sic] :
En haut : -panneau trilingue indiquant ultérieurement que des problèmes majeurs nécessitent le déplacement de la toile ; en bas : -issu du diaporama actuel au côté du grand Courbet, un relevé des altérations (soulèvements étonnants et complexes de la couche picturale du tableau), ici élément à lire et à comprendre entre quatre à six secondes pour le visiteur.
On demande au public de faire confiance aux experts disposant du savoir ‘scientifique’ ! – A-t-on seulement le droit d’appréhender un comportement à risque ? Mais comment ne pas entrevoir ainsi une illustration des propos de Gropius les : « spécialistes sont des personnages qui… »[sic] !? Car ils traitent ou font intervenir en public sur des peintures des temps jadis, avec des similitudes troublantes aux précédentes interventions : Salle des Etats du Louvre pour le Véronèse ; Pavillon Amont pour le Courbet et, maintenant, transept nord du musée d’Orsay.
Il est dit que ce sont de « nouvelles cages » ou « enceintes vitrées » mais que peut-on faire de pire qu’un ‘verre à reflets’ avec mauvais éclairage portatif, dans des conditions de travail parfaitement abstraites, si ce n’est de l’erroné… pour l’Art visuel ?
Les Femmes gauloises, A-B. Glaize, 1851, H 4,24 x L 6,51m : là aussi, il n’y a de place que pour la « tyrannie du détail » : une vision très rapprochée, ou sous binoculaires ; un espace « exigu », voire mal commode et périlleux, compte tenu de la place occupée par les échafaudages ; une cage de verre sans recul possible, alors que la superficie de la salle d’exposition permettrait aussi une tout autre ampleur… Remarquons par ailleurs que la hauteur de l’œuvre de plus de 4 mètres 20 est plus importante que la profondeur de l’enceinte, moins de 4m. Il est à noter que les photos circulant pour la promotion de cette autre « restauration en public » – prises avec des objectifs ‘grand angle’– sont trompeuses !
Etat des lieux, Pavillon Amont pour le Courbet (oct. 2016). Tout ne paraît-il pas être fait pour exclure une vision globale sur la peinture ? L’exigence de transparence est un nouveau fait de société, mais qu’en est-il ici ? Qui peut avoir une vue générale, sensible et critique de la toile ? Voilà ce que l’on baptise : ‘restauration en public’ ? Un courriel du conservateur en chef des peintures nous fait savoir que : « Celle-ci touchant à sa fin, vous pourrez prochainement contempler la peinture de plus près après le démontage du dispositif » (soulignons le propos).
Interrogeons-nous : est-ce un jeu d’érotisation du regard, une retenue ? Cache-t-on pour mieux dévoiler ? Pourquoi maintient-on, devant les visiteurs, cette transparence voilée : « chacun s’accorde à penser que le public voit peu le travail en cours » ?
Si on a, comme approche de l’art pictural, qu’une peinture est la somme des détails d’un matériau exposé au musée — « à voir de plus près » — à quoi bon une vision globale d’une harmonie artistique… avec le recul optique nécessaire ?
Mais si l’on considère les qualités et les données nécessaires au format d’une perception spatiale humaine, dans sa liberté sensible et harmonique par la présence réelle de l’œuvre d’art, nous touchons à l’un des points essentiels escamoté, celui conçu pour l’œil : un climat pictural.
Naît à partir de cette imprégnation, grâce à tous les niveaux possibles de reculs, un ressenti de l’Art : le doute, le plaisir et le goût… Attention et approche qui laissent une place ‘réaliste’ et belle à la subjectivité vécue du regardeur.
– Ici, toute forme de liberté individuelle est-elle à craindre ?
Avec le choix du non recul s’induit déjà l’un des fondamentaux de telles opérations : source méthodologique d’erreurs en restauration esthétique…
Des amis me signalèrent qu'à l'occasion des Journées du Patrimoine2016, sur France Culture, dans l'émission de référence :La Méthode Scientifique, du 15 sept., il a été question de « préservation du Patrimoine grâce à la Science ». Science et Art sont-ils : « ami /ennemi », « ennemi /ami », ou choses diverses ? Peut-être que ces moments JEP 2016 d’un ‘patrimoine’ célébré interpellent aussi sur cette question d’une actualité lancinante ?
Nous avions évoqué dans un autre billet, ce rappel : dans l’ordre de la Cité, bon nombre de Palais des Beaux-Arts du XIXe– début XXe exposent en leur péristyle, sur leur fronton d’entrée, des allégories de l’Art (avec palette et pinceaux, maillet et ciseau) pour évoquer l’imaginaire, le poétique, l’observation et le goût, l’ouverture du regard à la sensibilité ; et celles des Sciences (avec nature morte d’instruments divers du mesurable) pour le calcul, la physique, la chimie… Avant tout, une méthode de pensée à la conquête du monde réel et /ou de l’invisible, selon l’intelligence et la raison. Ce sont des représentations de deux des polarités majeures et culturelles de l’esprit humain et du sens.
La question de la préservation du Patrimoine architectural, d’un bâti plus ou moins agressé par les conditions extérieures, est un fait patent ; une nécessité véritable qu’il convient de pondérer parfois.
Culture-nature-pollution, etc. font effectivement l’objet d’observations, de compétences diverses pour la préservation, d’aptitudes de métiers nécessaires à leur maintien, à leur restauration. Lorsqu’il est question de rénovation et de continuité, le problème est peut être complexe au XXIe siècle : artisanale, savante, technique, voire plus ou moins technologique…
Que des scientifiques cherchent, au moyen des instruments dont ils disposent, à déterminer ou replacer dans le temps, dans l’espace, les matériaux naturels des origines – s’ils sont perdus – fait partie du génie humain moderne. Ceci ne fait pas l’objet de cet article ; pas plus, d’ailleurs, que lors de l’émission sur France Culture, le 15 septembre dernier. Allez comprendre pourquoi le sujet annoncé de la préservation est, à cette occasion, « hors cadre » !
De ce fait, le représentant d’un travail qui ne s’écarte pas de la nécessité concrète pour les Monuments historiques en France, fut en troisième position – servant de socle aux discours nettement plus ‘scientistes’ des représentants du C2RMF. Monsieur D.D. s’exprima alors dans la lignée de ces termes : « et nous (…) on restaure le corps, la partie externe… » (il est président directeur général d’une société spécialisée, dans la restauration de patrimoine bâti et de monuments historiques, en taille de pierre !).
Reste à savoir sur quel type d’autorité scientifique certains interviennent ou font intervenir fondamentalement et même systématiquement dans le domaine des arts visuels ou, plus précisément, de la peinture ? Assurément ce sont des fleurons du patrimoine ; ce sont nos trésors de l’Art. Et ils nous offrent ‘avant restauration’ certaines apparences de la Beauté…
Songeons à ce propos de Raymond Mason en préface d’Approche visuelle de la Peinture (éd. Les dossiers de l’Action culturelle, DMF 1983) : « Si on aime les œuvres d’art, si on songe par quel miracle elles ont survécu depuis la main de l’artiste jusqu’à nous, par quels vicissitudes, guerres, vols et trocs échappées,(…) ». Dès lors, trois questions subséquentes se peuvent ; ne soyez pas effarouchés :
1- A quoi bon les livrer aveuglement à la Science ?
2- « Préservation du Patrimoine grâce à la Science » ? Mais est-ce bien de la science authentique ? C’est-à-dire une démarche scientifique qui connaît aussi ses limites dans un champ donné, et sait se remettre en question dans des débats ouverts ?
3- Ou bien plutôt, n’est-ce pas de la technoscience appliquée à tel domaine artistique, selon telles directives, correspondant à tels besoins (économiques, politiques) du moment ?
L’interventionnisme est devenu une mode internationale (à gros budgets), où toutes les œuvres d’un même peintre ancien sont soumises à examen périlleux, sur des laps de temps très courts (par exemple, pour préparer une exposition à grand spectacle). Elles sont comme raflées…
Une sorte de conviction s’est installée. Dit de façon un peu docte : On veut pratiquer une « restauration esthétique », jumelée à une guerre contre les « vernis oxydés et jaunis ». Les interventions sur les œuvres doivent purifier…
Cette « science »-là appauvrit ! Elle n’est pas amie de l’art visuel. Ses commanditaires sont dogmatiques et autoritaires. Ils ne cherchent pas à respecter les œuvres du passé, mais à moderniser l’ancien en quasi moderne, pour que les yeux habitués aux réclames de Coca-Cola puissent voir ce que l’artiste, vivant il y a plus d’un siècle, ne voyait précisément pas !
En principe, peintures, sculptures, etc., sont conservées à l’abri, avec quelques précautions pour permettre leur préservation. Elles perdurent, dans leur état de présentation, à cause de leur bel artisanat – car ce qui a été élaboré selon les règles de l’art est sublimement ‘naturé’ dans le temps, voire même, se bonifie esthétiquement, se patine… et se conserve le plus souvent, naturellement. – On devrait y ajouter : interdiction officielle d’y toucher (grâce aux gardiens chef et aux fonctionnaires d’obéissance) !
On dit que génération après génération, la transmission des ouvrages d’art pose des problèmes. En fait, peintures, sculptures, dessins, meubles, etc. furent aussi des biens culturels soit démodés, soit décalés par la norme et le goût ; les objets décoratifs sont d’ailleurs atteints d’obsolescence relative par l’apparition du style suivant qui les rétrograde.
Rappelons cependant que, grâce à l’attention de certaines personnalités de l’esprit des Lumières, telles Alexandre Lenoir ou Vivant Denon, les œuvres furent conservées méthodiquement, scientifiquement, artistiquement. Perçues comme un répertoire des formes, des témoins du passé étant arrivés jusqu’à nous. Restaurées et conservées essentiellement par ceux qui en partageaient le métier, la formation : artistes, amateurs, érudits, historiens, etc., en tant que traces de la mémoire matérielle et culturelle.
L’évidence s’impose d’elle même. S’il y a eu du vandalisme et des transformations, dans la plupart des cas, il ne s’agissait surtout pas d’altérer ou de trahir des objets de référence culturelle et d’étude. Ils sont le plus souvent préservés, conservés, plutôt que restaurés. Et au pire des cas, les moyens de restauration sont restreints. La Science des anciens ne disposait ni de la chimie lourde, ni du marteau piqueur, ni de la science de la bombe atomique !... Les moyens de restauration restaient aussi proches que possible des techniques « organiques » des peintres du passé.
Aussi lorsque Monsieur P.C. (conservateur en chef du patrimoine, précédent chargé de la filière peinture du département restauration du C2RMF) affirme, avec l’assurance acquise d’un homme vivant dans un système de consommation et d’obsolescence, que – « les tableaux ont été très souvent revernis et repeints, et revernis et repeints, avec un nouveau mélange par la force des solvants. Tous ces vernis se sont entremêlés en un amalgame très compliqué ». Or la consultation des fiches de santé des tableaux, dans les dossiers de restauration du Louvre, énonce le contraire de l’interventionnisme.
En effet, plus on intervient au-delà du « bichonnage » (intervention légère à la surface des vernis anciens) plus les restaurateurs doivent encore intervenir, avec des coûts exponentiels dont L’Atelier du peintre de G. Courbet est un exemple (hélas ceci fera l’objet d’un prochain billet du blog).
Autrefois, faut-il donc le rappeler, à quoi bon dévernir et décaper – sous couvert de ce qui est nommé aujourd’hui ‘allégement’ – s’il s’agissait avant tout de maintenir la part visuelle pour l’étude esthétique et sensible ? Epoque où La Science et l’Art sont encore en symétrie, j’y reviens ; entités respectables de part et d’autre de l’entrée du musée, j’insiste !
En l’occurrence, André Malraux va pouvoir relever aussi la nouvelle singularité du temps présent : « nous sommes les premiers à regarder les arts ennemis » ; ‘choses diverses’ et similaires pour Le musée imaginaire qui, à la suite des guerres et des fascismes, comparaissent pour leur génie artistique comme des sources potentielles de tolérance et d’amitié. C’est la meilleure des optiques d’une résistance issue du pays de la proclamation des Droits de l’Homme, celle du respect des diversités – celles de l’intégrité artistique avec des vernis, parfois originels, de teintes diverses, bien préservés – et avec des repeints et restaurations respectables…
Méthodes assurées, certes ! Ne pourrait-on pas aussi savoir, au C2RMF, que l’Art vit de mystères, mais aussi de besoins complexes inaccessibles : « Ennemi /ami », ou choses diverses ?
Réalisons bien que, si une forme est métamorphosée par des opérations « au cœur » (sous obédience scientifique), les dites « restaurations » risquent fort de pouvoir répondre – trop amicalement – au goût du jour (propice aux manipulations) ; situation fondatrice des conditions d’appropriations possibles, d’altérations esthétiques… et de glissements de sens ou de climat.
– Ah ! pur savoir… – Non seulement en science-technicienne, voire réductionniste, mais actuellement, avec des « restaurations » sur les Léonard de Vinci et le grand Courbet, il est à craindre qu’elles soient prises à défaut d’intelligence de la main au domaine des Arts visuels !?
– Néanmoins, sourions encore :
« Tout est art ? » = tout têtard… dit la grenouille qui « veut se faire aussi grosse que le bœuf » ! En haut : « PATIENCE PASSE SCIENCE » jeu de mot subversif ‘naturé’ de fleurs de 1797, armoire neuchâteloise, peinte comme un chef d’œuvre d’artisanat suisse alémanique, restaurée en 1944 par C. Bourquin. En bas : subversion d’aujourd’hui, slogan Ben d’une exposition au musée Maillol. La rencontre des jeux provocateurs est facile, « mais l’Art est difficile ». Hors de la main à l’œuvre, forte de son intelligence qualitative particulière, il n’y a guère – pour certains – d’interrogation véritable.
Il me semble qu’Art ou Science peuvent rayonner, s’inspirer, voire se nourrir, s’aider en tensions fécondes, tant que l’estime de soi et de son identité dans un domaine spécifique s’affirment avec méthode, avec noblesse, selon leurs champs propres et respectables.
Assurément, elles sont amies, fraternelles et complémentaires jusqu’en 1905… (moment révolutionnaire de la nouvelle conception de l’espace et du temps introduite par A. Einstein). Art et Science ont même des effets miroirs l’un sur l’autre. Mais attention aux glissements complexés et négatifs non respectueux d’un domaine sur l’autre ! Donc… – à suivre…
Vous dites : « Journées européennes du Patrimoine 2016 », et « Patrimoine et citoyenneté » ; – magnifique ! Magnifique son affiche, qui fragmente le citoyen et le présente en bonhomme façon logo. Magnifique la transparence des musées autour de la restauration de leurs œuvres, passées de patrimoine de l'humanité à tiroir-caisse potentiel. Mais tout n'est pas à désespérer : le patrimoine, guetté par le danger de « l'appropriation », n'en demeure pas moins vaste rassembleur de nos résistances, et donne lieu, parfois, à de justes hommages par de belles mises en valeur.
Vous avez cru à l’état d’exception du patrimoine et de l’Art ? à l’élaboration qualitative incarnée en monuments ? à la grâce patrimoniale échappant à l’usure du monde par le bienfait des efforts de conservation, voire aussi aux restaurations vraies, nécessaires au maintien de nos biens culturels ? – c’est insigne !
Vous avez cru à l’engagement citoyen : à la « force de l’engagement social qui nous unit tous » ? à la volonté de publication, de diffusion, « missionde rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français, d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création de l'art et de l'esprit qui l'enrichisse ». – Soulignons ‘possible’ (dans la titulature fondamentale au ministère des Affaires culturelles, en 1959), car le principe essentiel du ‘possible’, avec ses limites d’audience, est bien affirmé comme : lieu d’espoir et d’utopies, de foi, ou d’espérance !
Vous avez cru au dépassement des rétentions propriétaires, des égoïsmes frileux sur des œuvres de qualité élaborées avec rareté, voire luxe ; cru aux combats du partage magnifique pour lever l’écrou de la conscience de classe puisque les grandes œuvres de l’esprit sont universelles ? Vous avez donc cru à un droit de regard nécessaire au cœur de tous les possibles/impossibles, par delà les limites et limitations ; une liberté digne de La barricade ? – presque dans l’élan de conscience d’un Victor Hugo affirmant « c’est pour sauver le monde » !
Vous avez cru à cette « foi nouvelle », forme moderne et laïque tournant autour d’une certaine sacralité humaine ; laquelle confère trois notions capitales énoncées par André Malraux, celles : du sacré, du surnaturel et de l’irréel pour qualifier l’Art. En fait, l’air du temps se voulait à l’Intemporel et à l’agnosticisme introduit par l’histoire de l’Art française, car dans la famille des : Focillon, Gillet, Huyghe, etc. Vous avez cru à la fin des images pieuses suivies par tant de vocations érudites et pédagogiques et pour l’accompagnement sur les chemins des Beaux-Arts, en l’histoire des civilisations humaines et des sociétés (architecture et bâti, sculpture et ornementation, peinture et dessin, etc.) ? – et c’est la force des essais de la psychologie de l’art ; tout comme l’expression artistique… « une convaincante fiction » !
Vous avez cru à la Médiation culturelle, autoroute nouvelle pour un partage, faisant suite à divers essais pédagogiques pour échanger sur votre perception, et interpréter les œuvres et les objets culturels. Discipline d’éveil, de considération fraternelle, du développement de l’être, de la dignité des prises de conscience esthétiques. Vous avez cru en une formation à l’esprit critique, bien à la française ? Implication de l’âme humaine, esprit d’observation, recognition des normes et spécificités, et donc, aussi, possibilité de penser le quotidien en termes de « Liberté de… » grâce à une certaine maîtrise culturelle ? Dès lors, par amour de l’Art, vous avez cru aussi que le social culturel et les services éducatifs relevaient, dans l’égalité des chances, les trésors de l’humanité ! Combien d’heures sous-payées par rapport à d’autres domaines bien plus rémunérateurs à même niveau d’études y ont été consacrées ? – Il s’agit de « changer la vie » et cet élan de Paix n’a pas de prix !
Vous avez cru à la participation citoyenne, informée, généreuse et active (grâce au cadre associatif, loi 1901) ? Affirmation bienveillante du goût et de la convenance esthétique dans le souci des générations futures ? Cru à la force militante des convictions, complémentaires des compétences établies des Services publics ? Vous avez cru au bénévolat mis au service de la sauvegarde du Patrimoine et des beaux-arts, afin d’éviter l’appropriation de biens communs… ? « Les gouvernements successifs, qu’ils soient de gauche, comme aujourd’hui, ou de droite, comme hier, se sont donc efforcés, en l’espace de seulement sept ans, de limiter au maximum l’accès aux tribunaux des défenseurs du patrimoine » ? (cf. lien ci-dessous) – C’est s’opposer aux détournements perfides du Patrimoine !
Vous avez cru encore fêter, en 2016, nos trésors patrimoniaux ; vous avez cru en la générosité partagée, offerte sans arrière pensée, le plus souvent gratuitement, avec élégance et passion en ces JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE - PATRIMOINE ET CITOYENNETÉ ; cru…
… et voici l’une des conclusions de l’édito officiel : – « La pleine appropriation du patrimoine renforce le lien social. C’est une fierté qui peut aussi servir de ferment au développement économique. » Cf. agence Façon de penser dont voici les SIGNES
Non loin du ministère de la Culture et de la Communication, sous un motif décoratif en frise classique, magnifique invariant sculptural revisité ici par la lumière du théâtre français, voilà : –opéennes–, la grande ‘affiche’ –euro– !… avec sous-titrages en capitales de ‘Century-Gothic-Arial’ pour permettre l’entendement de la fragmentation ?
La forêt de petits bonshommes aux couleurs enfantines de « l’affiche du 17-18 septembre » est pour le moins confuse.
Optiquement, on pourrait la décrire aussi comme des bâtons hachés, voire des crayons de couleur tombés au sol… – dans le ‘Style’ ‘ ’ ‘ être brisé par sa géométrie même’ !? Ceci n’est pas même le principe du contraste à l’image du Surréalisme, ou du Constructivisme, ou du Purisme ou encore du Cubisme, mais autre chose qui tient peut-être de l’Éclatisme.
Et l’on peut s’interroger aussi sur la ‘formule compression’ de cette image. On la retrouve parfois sur tel ou tel monument historique, là où une accumulation de morcellements disjoints de petits bâtons à tête d’épingle est comme agglutinée, en attente, comme fractionnée au-dessus d’un grand vide : espace blanc du tout à l’égo… Espace bas des affiches, peut-être laissé pour « l’appropriation » (concept à la mode actuelle) ?
Sans vouloir sur-interpréter plus que de raison, ce que ce visuel de communication présente : est-ce l’histoire de l’arbre qualitatif… caché par une forêt de bâtons ?
Détail assez ‘révélateur’ – coupé dans l’image ayant cours, officiellement, pour la communication du Ministère de la Culture (français) à l’occasion des Journées du Patrimoine de septembre 2016. En l’occurrence, ce détail n’est pas plus signifiant que l’ensemble affiché, lui aussi coupé –. On s’interroge. Et faut-il fêter le patrimonial festif à la façon d’un « logo économique » ?
Beaucoup, manifestement, pour une ‘affiche’d’une lisibilité fort peu lisible. Si l’on a comme référence une optique générale bien composée selon toutes les dimensions de la feuille. – On se consulte sur ses propriétés murales en 2D. Car en fait, allez comprendre ici son propos, son message, son sens, sa grandeur vraie, etc. dans cet éclatement d’une ribambelle d’individus sans visage (en files d’attente) ?
Est-ce alors d’avantage qu’un affichage, un symptôme vrai, une formule d’actualité, voire un emblème du climat actuel ?
Peut-être conviendrait-il de repérer aussi le peu d’observation des règles de communication coutumières d’une civilisation de l’écrit ?
Admettons la fantaisie ‘festive’ du message. Mais qu’en est-il de l’apprentissage des conventions esthétiques et de la « clarté à la française » prodiguées par l’enseignement du dessin, quand on compare la qualité de mise en espace d’une écriture spontanée au feutre noir, avec l’image officielle produite par le ministère ?
Certes, chaque époque a sa calligraphie.
Maîtrise du geste, vitesse plus ou moins élégante d’écriture et de lecture – mais aussi dessin dans l’espace – sont assurément des principes et méthodes d’écriture renforçant « le lien social ».
Remarquons dès lors que les signes de cette ‘affiche’ du 17 et 18 septembre 2016 sont à décrypter. L’information est attendue d’année en année. C’est l’acquis du ministère de J. Lang depuis 1984. Reste à savoir si l’on y trouve encore cette visée mise cette année alors que règne aussi VIGIPIRATE : « Lutter contre l’humiliation, croire que l’homme a une valeur, c’est ce qui nous sépare de la préhistoire. » (G. de Gaulle-Anthonioz, 2001, Le secret de l’espérance).
Belle expression d’une résistance et d’une confiance dans ce Secret. Implicitement, la Forme non chaotique et l’Espérance seraient premières pour la civilisation. Puisque la figure humaine de cette ‘affiche’ n’a qu’un aspect mécanique et sommaire, n’illustre-t-elle pas une idée futile de l’appétence culturelle – à toute vitesse ?
On voit, non plus des êtres humains en éveil devant des moments : « œuvres capitales de l’humanité » mais, en l’occurrence, des petits bonshommes, éclatés de désirs, mis en commun… en files processionnaires ?
Si nous sommes au ‘régime pictogrammes’ sourions donc un peu. Voici un exemple de signes de retrouvailles obligées et culturelles en un lieu donné, de convergence exceptionnelle. Mais, s’il s’agit d’un rendez-vous festif, humain, une communion aux biens culturels, pourquoi se priver de la profondeur des volumes sensibles, et des incarnations diverses, avec maîtrise technique et excellence de la main !?
Voire plus pâle, mais ici sur le passé doré des nobles rocailles à Versailles, un autre exemple ; quoi de plus abstrait pour illustrer ce grand mouvement d’urgence absolue de l’événement qu’une signalétique pour WC ou pour Evacuation. Il s’agit de « dessiner aussi notre présent et notre avenir », invoqué par la Ministre de la Culture et de la Communication
Or, pari gagné, bien des qualités d'interdépendance et d’appartenance ont résisté à la hantise des attentats, voire au terrorisme mental de la peur dans la peur…
Avec courage, les deux Journées ont été maintenues. Une marque de vie sur le naturel français qui n’avait que peu de dette envers le goût créatif de la communication en 2016.
J’eus le plaisir de rencontrer une collectivité vaillante… même en condition VIGIPIRATE – présente comme à l’accoutumée – forte de son acquis culturel pour perpétuer le lien social d’une vielle civilisation, orgueilleuse mais courtoise. Nous l’avons constaté, c’est effectivement dans le néanmoins que les français ont été fiers de sortir aux sources « d’un bien commun, d’une histoire commune ». Elément positif d’échanges sur le patrimoine qui suscite évidemment l’admiration.
Mais au fond, c’est au quotidien qu’il y a de quoi s’émerveiller, et d'une foultitude de signes esthétiques à regarder… J’en veux pour preuve d’autres écritures naïves, culturelles, ou savantes au domaine des beaux-Arts et des rues.
Dans cet ordre d’idée, voici pour le passant attentif :
Etonnant, engagé dans le signe d’un couloir cycliste, sous la fontaine de la Croix du Trahoir (cf. lien), ce ‘petit bras de fer en papier’ découvert par hasard serait tout aussi ironique. Une réplique vraiment abstraite au regard des richesses encore fascinantes du patrimoine savant et sculptural. Pourtant, hors confusion de la circulation, mon petit bonhomme jaune était naïvement, ainsi, comme pour en rire.
Non loin de là donc, mais plus culturel – et possiblement célébrée en ces jours – voici une réplique dans la tradition de Jean Goujon (1510-1566), sculpteur dans l’inspiration classique et antique : une nymphe ou Source de Louis Boizot (1743-1809). Ce n’est qu’un des exemples de ce que les parisiens ont au quotidien sous leurs yeux.
Ce bas-relief plus vivant que le passant est un des éléments marquant d’une généalogie à tiroirs, nommé : convenance formelle architecturale et artistique… – La ‘convenance formelle’ étant une des sources essentielles du goût et des Arts appliqués, enseignée autrefois dans les écoles par la pratique du dessin. Ce ne sont pas « des dogmes édictés » mais des principes vitaux de l’harmonie.
Dans cette idée, l’application savante de cet ensemble est exemplaire dès 1773. Après reformulation (cf. lien après texte), il a fallu encore que Jacques-Germain Soufflot (1713-1780) en cristallise la forme définitive et ornementale, bien vivante jusqu’à ce jour – dans l’axe de la percée ultérieure de la rue de Rivoli en 1835.
Il fut un temps où le décor n’était pas un placage sur de la mauvaise architecture :
Cette Source délectable et merveilleuse est l’expression de l’art savant offerte au citoyen par Louis Boizot, bel exemple patrimonial de la rue St Honoré (Paris 1er) ; photographiée ci-dessus, Bd. des Invalides, extrait de « l’exposition d’affiches », encore présente au Conseil régional d’île de France : Architectures en Ile-de-France.
Sur ce cliché, on peut admirer un ‘camaïeu’ naturel, une belle patine de la cité parisienne qui souligne l’excellence du relief du dessin sculptural sur une pierre de calcaire dorée. Sur mon visuel (ci-dessus), il est paradoxal d’observer les jeux chromatiques des carnations : la diversité des gris de la nymphe sur son socle plus clair (chromie la mettant en relief, aérienne dans l’élan de son geste) ; et le teint hâlé de la passante, en bas à droite.
– Remarquons que, dans notre culture, le bronzage est un signe de vacances et de liberté, alors que la teinte magnifique de la patine, dans notre société hygiéniste, fait l’objet de nettoyages agressifs pour la pierre et pour l’esthétique… (il faudra y revenir dans un futur billet).
Les beiges beurre frais des pierres appartenant au bâtiment support, ainsi que le tronc du platane font un contre-point remarquable et harmonieux… Ils mettent la nymphe en relief sur ce fond de bâtiment. Ils sont éléments divers, porteurs de l’idée du temps et des traces de mémoire de la Croix du Trahoir, Paris 1er (fameuse mais oubliée !). Une jonction patrimoniale ‘en tiroirs’ qui raconte notre histoire…
En cette année tout particulièrement, puisque nous y croyons, le Patrimoine est à revivre, à revisiter, à goûter encore. Ce pourrait être face à la montée des radicaux qui défigurent le génie humain – avec le fanatisme aveugle des barbares dits ‘Religieux’ – un lieu de résistance pour la Paix…
Selon l’exceptionnel de l’occasion, et malgré VIGIPIRATE, le festif annuel consista en : « 1 500 lieux ouverts au public en Île-de-France, 517 ouvertures liées au thème national « Patrimoine et citoyenneté » ; avec animations culturelles » de qualité. Et pour ce faire, quels trésors ! Audrey Azoulay, Ministre de la Culture et de la Communication, annonce « plus de 26 000 animations en métropole et en Outre-mer ».
«Journées européennes du Patrimoine 2016» Dans l’actualité citadine d’aujourd’hui, il y a tant de : ‘il était une fois’ à Paris, c’est-à-dire d’expositions photos sur des grilles ou des monuments, après le premier essai parisien sur les grilles du Luxembourg. A cet égard la manifestation photographique, « réalisée par les photographes du service Patrimoines et inventaire à l'occasion d'études ou d'éditions, permet d'explorer, et de faire connaître, toutes les facettes du patrimoine francilien » (cf. lien). Musée imaginaire de l’Architecture de l’antiquité à nos jours, elle vaut le détour et le temps du regard. Au 35 Bd des Invalides, Paris 7ème, les visions architecturales sont stupéfiantes de présence : le pont des Belles Fontaines, la passerelle de Cergy, la cathédrale dédiée à la fée électricité, la piscine de Pantin, etc. mais c’est aussi le patrimoine francilien sous toutes ses coutures proposé aux internautes par la Région. C’est un remarquable effort de transparence et d’accessibilité à notre Patrimoine bâti.
Visions de La source de Louis Boizot,et d’une vue de Moret-sur-Loing démontrant un savoir professionnel de mise en évidence bien plus enrichissant qu’une carte postale touristique.
Dans cette idée de visualisation des mystères artistiques du nu, voici un jeu d’ombres profondes dans une lumière estivale de la cour carré du Louvre. Je l’ai gouté selon sa mise en volume par des lignes, telles qu’Ingres, Degas, Gris, Picasso et, naturellement, Courbet aimaient à les dessiner.
A mon sens, le maître mot nocif et trompeur d’aujourd’hui est l’appropriation (de nos biens communs et patrimoniaux). Il n’y a pas un discours mode dans lequel ‘appropriation’ ne paraisse. Et dans les faits qu’en est-il ?
Sur les exemples ci-dessus, comme sur d’autres dont nous aurons à reparler, force serait de définir l’intégrité du patrimoine artistique, comme un empilement formel harmonique et historique qui demeure vécu et peut fasciner… jusqu’à un respect quasi sacré. La délectation, la contemplation, le ravissement esthétique sont peut-être à gagner à la suite de files d’attente aux liens du Patrimoine, mais ne procèdent pas des ses contraires : j’ai consommé, j’ai fait, j’ai eu accès pour m’approprier.
Les notions de pudeur, de dévoilement et d’obscène peuvent bouger sur le principe visuel d’une chose et de son contraire. D’où l’importance d’invariants esthétiques à conserver au musée comme répertoire de formes et traces de la mémoire. Trois exemples de référents à ce carrefour au Musée d’Orsay : une sculpture d’Ernest Christophe La Comédie humaine ou Le masque, la muse de L’atelier du peintre de Gustave Courbet et L’Olympia de Manet ont été des signes, des marqueurs.
Mais beauté, admiration, respect, préservation sacrée, répertoire de modèles à ne pas toucher, à laisser le plus possible inchangés en tant que références (intangibles), sont-ce encore là des exigences qualitatives d’importance au musée, des propriétés compatibles avec l’usage actuel des EPA (devant les besoins d’établissements publics administratifs à la recherche de fonds) ?
Dès lors, le M’O a ainsi convié le public le 22 septembre « Cédez au chant des sirènes et redécouvrez le travail de ces artistes dont la cote est en train de flamber ! »
– Faut-il fêter cette mutation dans une confusion des genres… (objets de qualité musée – objets ‘flambant’ pour les marchés) ?
Quant aux financements légitimant les opérations de « restaurations esthétiques » (pensées en terme de retombés financières et médiatiques) – danger !
« La pleine appropriation du patrimoine… » (sic). Allez comprendre pourquoi peu se sont inquiétés de l’opération Courbet en observant tout ce qui a fait l’essentiel de la communication au musée… puisque « ferment au développement économique » sur la base d’un « gisement culturel à exploiter » ? Officiellement on parle de « mise en valeur » ; peut-être la Cour des comptes pourrait-elle poser aussi un coup d’œil objectif sur la part visuelle (question complexe de gestion et d’esthétique devenant objectives ?). Cf. sur l’Atelier du peintre du G. Courbet intitulé : EN PLEIN CŒUR MUSÉE ORSAY. MAGNIFIQUE 22m2. IMPORTANTS TRAVAUX À PRÉVOIR. – Hélas, nous aurons encore à en reparler !
En haut : état avant restauration dont il a été dit que « Les vernis aplatissent les plans quand ils jaunissent. Les repeints cachent la couche originale... » En bas : l’installation manifeste le peu de souci accordé dans cette opération à la transparence pour le public. Reproduction de référence-pédagogique d’un climat chocolat, avec des noirs bourrés et des clairs percés, et des tons moyens faisandés, donc sans observance vraie des nuances et des finesses de la peinture de Courbet ; image presque aussi peu nuancée ou subtile qu’une signalétique simplificatrice (mais éléments d’information validés par les conservateurs-restaurateurs au M’O). Cage à multi-reflets, étonnamment parasitée par son grand verre ; avec, entre le public et le tableau – d’évidence –, des objets occultant une visibilité globale du grand chef d’œuvre de Courbet ; lumière générale étouffée et voilée à l’intérieur de la vitrine, etc.
Voilà peut-être aussi pourquoi le public, plus éveillé à la fête qu’ébloui par la communication de l’opération, peut sentir le côté discrétionnaire de la « restauration en public » qui ‘touche à sa fin’ (sic). Comment croire ici au principe de transparence – un droit citoyen –, lorsque tout paraît fait avec un parti-pris de dissimulation ? Assurément, avec la puissance de frappe des annonces de ‘découvertes’ par le M’O et le C2RMF, et des moyens techniques utiles à l’opération, le public va se mettre encore en position d’idolâtrie...
Mais, quoiqu’il en soit – méfiance ! Et la question Communication et biens culturels va se poser ? Serons-nous témoins d'un pictocide à fêter ? Peut-on supposer qu’au musée, il puisse s’agir de s’approprier un chef d’œuvre, tableau capital de l’humanité ? – Toile restaurée façon 2014-2016, mais peut-être aussi clairement gâchée en sa forme ?
Depuis les annonces, puis les secrets, il fallait oser publier ouvertement quelques inquiétudes sur une dépréciation possible du patrimoine artistique au musée… ce, en divers billets du blog (autant d’éléments de citoyenneté ?).
Samedi dernier – à l’occasion des Journées du Patrimoine – l’on pouvait s’attendre à une accessibilité du public dans la cage de verre – selon une logique vraie de transparence offerte… Or, pour le grand Courbet, il n’en a rien été.
A ma requête auprès de la conservation (dont nous aurons à reparler), puis, auprès renseignement pris à l’Accueil du Musée, il m’a été répondu qu’Orsay n’avait pas à prendre part à ces journées festives… puisque cet établissement avait ses propres manifestations à venir, dont celle d’une nocturne (le 22 septembre), intitulée « Kitch ou pas kitch ? Les pompiers ».
En fait ce fut l’occasion pour le musée d’Orsay de réaffirmer son autorité par sa… « Curieuse Nocturne » festive et musicale… avec la complicité innocente de jeunes artistes et de restaurateurs.
Dans le préambule de la plaquette accompagnant l’événement, on peut lire à propos du statut de l’artiste, ceci : « (…) le respect des dogmes édictés étant déterminant pour leur carrière. Deux siècles plus tard, cette même volonté de reconnaissance [les habitent] ». Assertion étonnante au M’O, suffisamment symptomatique pour être mise en gras et soulignée.
Des propos officiels qui me paraissent bien loin des engagements du ‘vécu artistique’ de l’époque en général… et surtout des points de vue – naturellement subversifs et contestataires – des Impressionnistes de haute tradition ?
Par ailleurs, une nouvelle fois je n’ai pu que remarquer que la lumière de la salle violette-aubergine (qui était excellente avant les volontés nouvelles d’intervenir sur les G.Courbet) était à présent ainsi distribuée et orientée qu'il en résulte : un maximum de reflets chromatiques rouges, avec multi-effets lumineux corolaires mais parasites pour le regardeur. Dès lors, une critique légitime – en réponse à la communication du musée et du C2RMF – va devoir être encore avancée ; je le déplore !
Public, permettez-moi de vous faire part d’un courrier adressé à la Ministre de la Culture, suite à des années de lutte, et à propos de projets de « restauration esthétique » ; par exemple ici d’un des joyaux du Musée des Beaux-Arts de Besançon : L’Ivresse de Noé de Giovanni Bellini (1430-1516). Il faut savoir qu’il s’agit d’un des derniers tableaux de cet artiste ayant gardé sa velature dorée.
Regardeur, l’on décape tout vernis dit ‘jaune’ ou ‘jauni’ au prétexte d’une ‘lisibilité’ véritable. Or c’est la grande affaire muséale d’une génération et demie d’interventionnistes… sur tableaux et sculptures d’autrefois !
Avec un peu de recul, ces opérations impliquent un coût toujours plus exponentiel pour la conservation de notre patrimoine artistique. Pourquoi investir des compétences et des moyens financiers pour faire perdre de leur valeur aux originaux ? – D’où un sabordage idéologique, normatif, matériel et dogmatique...
En l’occurrence, une forme de falsification officielle de l’Art ancien au musée. Voire un discours prégnant sur l’Art visuel rendant aveugle… Est-ce possible ?
Or, voici qu’il serait bien de préserver ce Giovanni Bellini, tableau charnière de 1515, en tant qu’état témoin d’une autre esthétique… puisque son climat d’or léger est bien conservé, et témoigne concrètement de la spécificité vénitienne. Et ce, d’autant plus aujourd’hui, que pour correspondre à un goût imposé, il suffit à présent de proposer, en virtualité numérique facile, une version ‘crue’ à lisibilité touristique.
La France s’honorerait au domaine de la dite la « restauration » de maintenir – avec cette belle saveur dorée – l’esprit de nuances dont elle était le phare, sans tricherie d’allégement des « vernis jaunes » ; car !… (par exemple, cf. compte-rendu de la ‘restauration esthétique’ des Noces de Cana de Paul Véronèse, en date du 5/12/1989) : « L’effet final sera celui de l’allègement demandé par le département, même si pour y parvenir, la méthode n’est pas celle de l’amincissement progressif du vernis ».
Capture d’écran le 8 juin à 14h, (Google Image). La diversité de ces visuels en chromie montre que la communication présente tend à nous faire croire déjà que l’œuvre picturale se doit d’être froide et neuve, donc… grise. Mais à quoi bon toucher par delà le jeu virtuel à la ‘matrice’ originale ? Remarquons que dans le visuel en bas, à gauche : Noé se caractérise mieux, avec richesse et sensualité, par une diversité de teintes plus ou moins dorées. Le visage, la barbe et les chairs ivres de vin correspondent au regard qualitatif de la Renaissance ; époque d’observation de la beauté humaine sur les premières chairs nues, selon : l’air, le climat coloré, la diffusion de la lumière…
Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon
« Un des chefs-d’œuvre du musée, L’Ivresse de Noé de Giovanni BELLINI, sera exposé au musée Correr à Venise du 5 mars au 18 juin 2016, dans le cadre de la manifestation 'De grands vénitiens de retour à Venise: chefs-d'oeuvre des musées français', qui prévoit de présenter au public vénitien une oeuvre différente tous les trois mois. L’oeuvre de Besançon inaugurera ce cycle (…) »
Ivresse de Noé, Giovanni Bellini, 1515, peinture tempera et huile sur toile, 103x157 cm, cliché du musée des Beaux-Arts de Besançon - avant restauration
Tout un programme à l’affiche ! Or, quelle est la nécessité vraie de telles "restaurations esthétiques" de ce Bellini après son exposition présente au Musée Correr de Venise ? Une confrontation avec la Transfiguration de G. Bellini, transfigurée (après restauration) a-t-elle été à charge ?
La Transfiguration, G. Bellini, 1455, tempera et huile sur bois, 134x68 cm, Musée Correr Venise - après restauration, peinture ou imagerie ?
Un usage rénovant contre le chômage de restaurateurs interventionnistes ? Ou le pouvoir souverain de personnalités, dites immortelles… qui s’approprient la vie d’outre-tombe de l’Art ?
En l’occurrence, à quelle fin interrompre la transmission du fil des générations par quelques réductionnismes sur des peintures de la Renaissance ? Celles-ci attiraient par leur étrangeté merveilleuse ou leur portée affective, mais témoins gênants encore sauvegardés dans leur jus, bien dans le fameux blond vénitien (climat qui deviendra bientôt une légende en mots) ?
Mais avec de telles intentions (à grande échelle dite de ‘restaurations’ compétentes), c’est effectivement un ‘pictocide’ qui formate le goût et les idées. Et avec quelles conséquences, déjà assurément perceptibles... Une forme de pollution mentale et délétère puisque les référents, au musée, sont touchés, voire exploités ?
C’est pourtant ici autant d’attitudes obsolètes, sinon révolues ; car n’ayant guère intégré que le monde actuel doit se redéfinir tout autrement après les engagements officiels de la COP21.
Mais voici encore qu’avec cette opération « généreuse », nous retrouvons à la manœuvre ceux qui – à Venise et en France – ont corrigé Paul Véronèse, entre autres… A l’aise dans des idées de déconstruction (genre XXème siècle), ils se trouvent à devoir poursuivre la voie de celles et de ceux « nés comme pour tuer la peinture » (cf. Gustave Courbet). Attitude paonne de quelque jalousie non créative, peut-être ? Que de mobiles donc pour se servir encore dans l’immobile au musée ! Le péril est grand. Démarche pourtant fatale et insidieuse pour l’avenir !
Pour ma part, en cofondant l’ARIPA, j’ai rencontré encore l’élan des créations anciennes de ‘gens de métier’ (plus que des héritiers ou des intendants).
Et donc un Art visuel vécu en tant que discipline d’éveil ; beauté offerte aux regardeurs, dans l’espérance utopique de l’Education et de la Culture. Le musée du Louvre étant alors un lieu de réalités sensibles et picturales ‘jaunes’ ou ‘dorées’, surtout propices à l’expression visuelle de la liberté et des capacités sensibles de l’être humain. Peintures manifestes pour un apprentissage de l’altérité !
Or c’est peut-être dès l’enseignement supérieur qu’il faudrait revoir l’optique de ceux qui interviennent ensuite – d’autorité – sur l’Art et la Culture.
En vous remerciant de bien vouloir relayer ces inquiétudes, je vous prie de croire en ma sincère et respectueuse considération,
Un artiste visuel, peintre, meurtri
le 7 juin 2016
à Madame Audrey AZOULAY Ministre de la Culture et de la Communication
Objet : suite aux dossiers des 14 février, 31 mars, et 14 avril 2016 relatifs aux ‘restaurations esthétiques’ dont celle du Saint Jean-Baptiste de Léonard de Vinci
Madame la Ministre,
Vos services m’ont redemandé, en date du 13 avril 2016, les dossiers que j’avais déposés rue de Valois, dès votre prise de responsabilité du Ministère. Je pensais que cette demande était pour élaborer une réponse à des interrogations très légitimes, ou à celles de Corinne BOUCHOUX, sénatrice de Maine et Loire, vice-présidente de la Commission culture, éducation et communication du Sénat. Or le temps présent court pour les ‘interventionnistes’, mais contre l’intégrité de notre patrimoine artistique ; le ‘pictocide’ se propage et nous sommes toujours en attente de vous lire.
Permettez-moi aussi de vous alerter sur un nouveau chef d’œuvre, en bon état de conservation et de présentation, à ma connaissance ; tableau qui est en voie de passer en « restauration esthétique » malgré des réticences de conservateurs, d’amateurs et d’historiens de l’art.
Il s’agit de L’ivresse de Noé de Giovanni Bellini, joyau des collections du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon. Peint en 1515 à Venise, il a été légué au musée par Jean GIGOUX en 1894.
Comme on peut le soutenir les œuvres de Léonard ou de Bellini, entre autres, ont été ni créées ni conçues pour l’optique actuelle dite de ‘lisibilité’ qui fait fi « de l’or léger des vernis et des glacis de finition des anciens maîtres », ainsi que l’ensemble complexe des traces de la mémoire sensible, ou dits ‘repeints’. Véronique BESSE, députée de la Vendée, m’assure en date du 16 février 2016 : « Vous pouvez compter sur ma vigilance et ma détermination pour intervenir en faveur d’un moratoire de ces politiques dites ‘de restauration’ ainsi que de leur bilan par les techniques numériques visuelles comparatives, dès que l’occasion m’en sera donnée à l’Assemblée nationale. »
Le cas échéant, je me tiens à votre disposition pour toute rencontre complémentaire, suite aux principes d’innovation permis par les techniques numériques (cf. liens). Ils offrent la possibilité d’établir et de fournir une analyse critique, fine et rationnelle de la part visuelle d’une œuvre d’art par le moyen de l’imagerie différentielle.
Je vous prie de croire, Madame la Ministre, en ma sincère et respectueuse considération.
Bouche d’aération ou pas, ‘des primevères’ vont marcher pour la planète ! Mais silencieusement, et jusqu’à la Place de la République au moins. Ont-elles adhéré à ce propos de Périclès : « Il n’est point de Bonheur sans Liberté, ni de Liberté, sans Courage » ?
Il est temps, prenons les bonnes décisions, changeons de paradigmes afin d’éviter d'effroyables guerres climatiques !... Une mutation malicieuse à l'image de mes 'chaussures-surréalistes-erratum' ? (des souliers où tribord – côté droit d'un navire : de couleur verte, est ici rouge). Exhortation révolutionnaire donc :
– fasse qu'une remise en cause fondamentale du consumérisme 'naturel' du XXe siècle émerge de cette COP 21e !
Faute de manifestation autorisée à Paris, une chaîne humaine entre Oberkampf et Nation, puis République… s’est mise en place ce dimanche.
A voir ou à revoir, le documentaire « La glace & le ciel » de Luc Jacquet, sur la vie et l’œuvre de Claude Lorius, climatologue.
La Libertédans nos vies ou la Sécurité au quotidien pour les grandes villes et les lieux stratégiques de France ? – telle serait l’une des questions d’aujourd’hui.
En fait, combien de fois dans nos vies présentes, dans chacun de nos déplacements en métropole sommes-nous piqués par la ‘voix neutre’ d’un haut parleur qui lance : – « pour votre sécurité, ne… etc. » !?
Assurément, puisque la capitale vient d’être à nouveau « ensanglantée par le déchainement d’une violence bestiale dépourvue de la moindre trace de sentiment humain, une violence où s’expriment la haine de la vie et la détestation de la liberté », pourquoi ne pas faire confiance, par exemple, aux autorités de la Mairie de Paris… (cf. pdf, en lien).
Et, comme l’ont décidé les deux chambres, Assemblée Nationale et Sénat : – pour trois mois, le Président de la République, le Premier Ministre, les hauts Chefs des armées et les responsables de la Police gouvernent notre pays hors des contre-pouvoirs du parquet, des juges d’instruction ou d’autres instances politiques. C’est l’état d’urgence !
Pour bien vivre cette idée en balance mentale : « Liberté - Sécurité » essayons naïvement d’escorter mon ‘bouclier de… carton’ !
Très rapidement réalisé (ma mère était peintre en lettres) – conçu et porté pour la minute de silence, le lundi 16 nov. 2015 – voici le parcours d’un ‘bouclier de carton’ (diaporama de 7 photos, à cliquer). Nous sommes en solidarité, en profonde sympathie avec les victimes, à tout juste une semaine des trois massacres barbares… en une Ville comme Paris. Force serait donc d’y constater que mes stations et arrêts sur images fixes (Place de La République et rue de Charonne) sont livrés à la possibilité esthétique de recueillement.
Ensuite, que dire encore ? Certes, les pensées sont meurtries aux strates profondes des petits bonheurs des Cités ; une forme de liberté, de présence ardente naturelle, de conscience en la vie est ébranlée par des informations quotidiennes fort négatives, stressantes. Des flots de paroles avant, puis après « La minute de silence citoyenne ».
Comment calmer le psychique et résister ? Or bien des esprits de l’intelligence française participent ici à l’élaboration d’une lucidité nouvelle… Ce qui en soi fonde une victoire de l’esprit !
Avec compassion, nos pensées sont d’abord allées aux victimes… évidemment meurtries à vie. Mais aussi aux :
-familles et proches qui sont plongés dans une lutte nouvelle d’épreuves, avec le travail d’un deuil ‘terroriste’ dans les mémoires ; -témoins, proches, passants, eux aussi traumatisés ; -personnel soignant sur-sollicité ; -suivi psychologique devant ces traumatismes inouïs dans nos hôpitaux parisiens : raison de vivre ou d’en mourir ! -responsables politiques et forces de l’ordre pris d’un devoir de se hisser… devant un terrorisme effroyable « dans cette guerre déclarée… »(sic) !
Beaucoup de souffrances donc ! Perceptions prises autour de quelques principes métaphoriques de mon petit ‘Bouclier de carton’ ?
Certes, ce ne sont que des rencontres indirectes en des lieux chargés de présence fantôme : sur la Place de la République et dans le 11e arrondissement de Paris, par exemple. Mais, happés dans notre émotionnel surinformé… Car qu’est-ce que la résistance, face aux têtes complexes, peut-être apocalyptiques, d’une sorte d’hydre de cauchemars ? (cf. la tapisserie de l’Apocalypse d’Angers)
Dans les périls ambiants, je ne suis évidemment qu’un artiste visuel, présent, sensible, mais devenu marginal… (en raison d’engagements mal perçus pour le patrimoine artistique, cf. billet du 4 déc. 2014). Un être plus ou moins touché par l'angoissante perception d’avoir rencontré, aussi, l’espace d’un moment, et dans l’idée d’un travail à mener, l’une des superbes franco-tunisiennes de 37 ans, fauchées vendredi… à la terrasse de LA BELLE EQUIPE, rue de Charonne !
Car, depuis 2013, j’ai sur les chevalets de mon atelier peut-être l’une de ces parts ambigües des fastes de la séduction humaine : un travail sur l’apparat désiré et craint par l’idéologie radicale de l’Islamisme.
Une représentation artistique : recueil sensuel de mèches… de chevelures adorables, cosmiques, fantastiques, s’il en est ! De celles que ‘les barbus’ craignent le plus – une donnée d’un universel supérieur, essentiel et coloré ! Et donc, que les fondamentalistes-radicaux-et-religieux tiennent tant à recouvrir d’un voile plus ou moins intégral, ou du fameux niqab absolu !
Tableaux conçus et réalisés grâce à la participation à mon atelier de divers modèles féminins ayant presque tous des racines orientales, métissées.
C’est dans une sensibilité de demain que je travaille en complète participation active dans une illusion de matière éthérée, comme celle du feu : allant « du fusain au pixel » pour un transfert d’énergies vitales… par grain de particules !
Au fond, mes fondamentaux artistiques participent d’un élan d’interactions que je crois toujours nécessaire pour la liberté de l’être ; elle est née avec l’humanité voici plus de 30 000 ans et s’appelle : l’effort de beauté offert en partage.
‘Bouclier’ certes, mais je crois que « face à la connerie obtuse, tous les boucliers sont de carton... » (propos d’un ami poète). Mais ne faut-il pas en la circonstance sublimer, dans le vivant, les folies présentes ?
J’aimerai vivre cette prière de R. Riber mise en exergue à l’Oratoire du Louvre, pour protester :
« Je vais prendre le temps de laisser poser mon regard sur les choses de tous les jours et les voir autrement, celles que chaque matin, je croise sans les voir !
Toutes les choses familières que je côtoie à longueur de jour, de mois, d’année…
Je vais prendre le temps de voir l’étrangeté des arbres, de ceux de mon jardin, ceux du parc voisin, qui le crépuscule venu bruissent de mystères (…) » !
Assurément Daech & Cie ou ‘l’Islamisme dévoyé’ jouent, selon ma compréhension, les grands moments d’une apocalypse ; ils la jugent méritée pour résoudre in fine toutes leurs rancœurs, leurs ressentiments, leurs frustrations, etc.
Car ils se revendiquent « le bras armé de la justice divine » (cf. lien : émission de France-Culture), dans le but de purifier les dévastations des grands prédateurs occidentaux : le « peuple est abruti par les divertissements » (…) « le gouvernement français est en faillite » (…) « c’est un pays faible » (…) l’hexagone, ses élites… sont « corrompus et d’évidence immoraux ».
En conséquence, côté occidental, au quotidien résonne le mot « sécurité » qui nous tourmente en tout lieu de l’espace public et privé.
Si l’état d’urgence se prolonge au-delà du raisonnable, ne risquons-nous pas d’être conditionnés à l’opposé des valeurs de Liberté et de Fraternité ? Une GENERATION CRAINTE se profilerait alors ; ce serait assimiler le jeu mortifère souhaité par les intégristes.
Quelque relent terrible du XIe siècle : vision de l’émir ben Youssouf (l’un des fanatiques les plus sanguinaires…) cf. LE CID, 1963, film d’Anthony Mann, - leçon de résistance mentale de l’Espagne, à méditer, peut-être ?
En fait, la liberté de conscience et de gouvernement du mental des intelligences sensibles est mise à rude épreuve…
Nous sommes surveillés, certes. Mais surveillons-nous, dans un esprit de tolérance, pour éviter de « Faire flotter le drapeau de Daech sur l’Elysée » ! (cf. par exemple, la revue sur papier ‘glaçant’ du radicalisme religieux : DAR AL-ISLAM).
Qu’y faire ? ‘Bouclier de carton’ ou ‘arme de guerre’ ? Pour l’instant en France c’est l’affaire exclusive de l’état d’urgence.
Mais ensuite, nous aurons le droit citoyen et intellectuel de juger nos politiques selon l’état de la paix et de la liberté en Europe, dans le Proche Orient, en Afrique… Et de savoir s’ils ont été à la hauteur et irréprochables ; pensons aux mensonges d’un George Bush, d’un Tony Blair (ou de leurs équipes) !
En la circonstance, il convient de « donner du temps au temps ». Mais tout de même, c’est à y faner sa fraicheur d’enfant, son devoir amoureux de la vie.
Car, en cette année 2015, il est inutile de demander à St Nicolas, ou au Père fouettard, comme cadeau : le droit de revoir nos pères-Noël sans le vert des gilets-par-balles ou des treillis militaires !…
Question pour le BAC philo : – la ‘trinité républicaine’ : Liberté, Egalité, Fraternité est-elle un cadeau utopique ou une conquête ?
Nous sommes à la veille des cérémonies aux victimes des attentats de Paris. Autre question :
– N’a-t-on plus besoin d’hommage national, de manifestations… autres que virtuelles, devant nos écrans de Télé ?
Certes, l’affichage à nos fenêtres des trois couleurs françaises pour apaiser les consciences (le drapeau est protégé par l’article 2 de la Constitution française de 1958 : « L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge à trois bandes verticales d'égales dimensions ») est acquiescé ; revendiqué même comme nécessaire par François Hollande !
Mais d’une part aux Invalides, pourquoi exclure la moindre ornementation florale, expression vitale pouvant évoquer un lien avec les enjeux de la COP21 ?
Et, d’autre part, amidonner le drapeau présidentiel (inégalitaire de proportion pour l’usage Télé !), telle une abstraction d’ordre minéral… sans possibilité de vie ou de spontanéité aérienne…
Car, que l’on se le dise en haut lieu, de même que le bec de la Colombe a besoin d’un rameau d’olivier vivant, l’être psychique aspire à des gestes forts – authentiques et naturels – de symbolisation ; c’est-à-dire, d’emblèmes humains de beauté fraternelle…
Ici qu’il me soit encore permis de partager quatre citations sur un combat où la vie sera toujours plus forte que la mort… (cf. liens ci-dessous) :
– « Les terroristes choisissent des cibles pour qu’on parle d’eux et pour occuper le devant de la scène.
Je me demande si les émissions spéciales de la radio et de la télé ne leur apportent pas une satisfaction et une victoire bien plus grandes que le nombre des victimes de leurs méfaits. »
André Gounelle – blog du 16-nov. 2015, in Evangile & Liberté
– « Moi, je ne veux pas que l’on accorde à Daech la dignité d’une armée et lui donner l’estime, la considération que mérite un soldat. (…) Ils commettent des actes de terreur de masse. (…) Toute agression nous pose la question de Qui nous sommes ? »
Régis Debray, France-Culture, le 17 nov.2015, in Répliques (9’40 à 10’14)
– « Quand la haine a déjà enflammé l’esprit de quelqu’un, la compassion consiste à adopter face à lui l’attitude du médecin envers un fou furieux. Il faut d’abord l’empêcher de nuire. Mais, comme le médecin qui s’attaque au mal qui ronge l’esprit du fou sans prendre un gourdin et réduire son cerveau en bouillie, il faut aussi envisager tous les moyens possibles pour résoudre le problème sans tomber soi-même dans la violence et la haine. Si la haine répond à la haine, le problème n’aura jamais de fin. Le moment est venu d’appliquer le baume de la compassion sur nos blessures et nos peines et sur la folie du monde.
Matthieu Ricard, Moine bouddhiste - blog du 18 nov. 2015
– « Comment survivre dans un monde qui ne veut plus de vous, dans une société où nous n’avons plus notre place ? (…)
« Je forme l’hypothèse que Jésus intervient pour essayer d’enrayer un processus de radicalisation, par trois actions qui pourraient bien nous inspirer : lever les malentendus, analyser le réel, valoriser les pulsions de vie. (…)
« La déradicalisation ne passe pas par la mise en cage des menaces. Cela, ce serait de l’immobilisation. La déradicalisation passe par une réponse à la soif de vivre. Elle passe par des propositions plus intéressantes en termes d’idéal. Elle refuse de se contenter d’eau plate, autrement dit morte.
La déradicalisation passe par la résurrection du désir de vivre et d’être soi-même source de vie pour les autres, d’être soi-même source d’eau vivifiante, d’être soi-même transmetteur de pulsions de vie ; ces pulsions de vie qui ne connaissent ni frontière, ni religion. »
J. Woody, pasteur à l’Oratoire - Evangile de Jean 4 : 3-26 ; 22 nov. 2015
– Racinaire B04_06 – à Halima Saadi ; aux 130 morts du vendredi 13 nov. 2015 ; et aux innombrables victimes !…
Projet de ‘mobilisation citoyenne’ : Anything to say ? – œuvre de Davide Dormino pour la liberté d’information et de conscience. Après Berlin, Dresde et Genève… sculpture photographiée à Paris, le 24 septembre 2015, au soir, sur l’esplanade du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou.
Cette sculpture a été exposée (du 23 au 26 septembre) moins d’une petite semaine ! Avant d’autres lieux culturels ou places publiques de par le monde.
– Sa prochaine destination en France : Strasbourg… et, au mieux, place Kléber (du 16 au 21 novembre) ? Or la question se pose encore ; ce avant son retour sur la place des Nations, à Genève ? – Pourquoi ? En voici, pour moi, quelques raisons :
Bien plus qu’une pièce abstraite d’art minimal, cette représentation figurative (à échelle 1) est un témoignage. Il faut y voir une forme d’hommage mondialisé aux lanceurs d’alerte : Edward Snowden, Julian Assange et Bradley Manning.
C’est l’emblème de trois êtres réunis, debout dans leur acte de résistance citoyenne : « se mettre en danger pour défendre les droits de tous à une information libre » ; ou principe humain d’une existence en conscience !…
– Sculpture de D. Dormino, soutenue par REPORTERS SANS FRONTIERES.
Edward SNOWDEN : « Je ne veux pas vivre dans un monde dans lequel tout ce que je dis et fais est enregistré »
En fait, au regard de ce type d’addiction à tout va, c’est ‘ondes et micro-ondes’ ! Comment ne pas être inquiet et d’accord ?…
– Bonne gens, voici le monde terriblement séduisant des interactions numériques maniaques ; et leurs conséquences y sont merveilleusement faciles ! D’où bien des inédits possibles :
-l’enregistrement au quotidien de chacun par chacun ;
-un moment clé pour l’espionnage collectif et individuel (car même les gouvernants et les puissants n’en sont pas indemnes !) ;
-un principe de vie formatée au nom de notre sauvegarde, de notre sécurité…
Dès lors, toute prise de conscience authentique, ou expression solidaire de la liberté, nettement vécue jusqu’à une prise de risque citoyenne – parfois héroïque – ne méritent-elles pas le respect ?
Lors de l’inauguration publique de cette sculpture à Paris, en présence de : Catherine Deneuve, Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, Stéphanie Gibaud, lanceuse d’alerte dans l’affaire UBS, Luc Hermann, journaliste d’investigation… je relève l’expression ‘manifeste’ reprise sur Franceinfo, le mercredi 23 septembre 2015 :
Se lever, pour ne pas tomber Grimper, et dire, pour ne pas s'agenouiller
Dire, à voix haute. Dénoncer l'indicible – Oui, c'est possible !
Le tout est d'y arriver…
Voyons plus large. Nous pourrions aussi penser aux êtres ‘calmes’ dans la nature. Par exemple, à ces végétaux fantastiques en montagne, comme enracinés par leur seule verticalité, presque sans terre, mais debout… – parfois dans des trous sans fin, par pure résistance essentielle ! J’en veux pour preuve aussi quelques monuments du génie humain, depuis les fondements ‘énoncés’ d’un Homme marchant parune Parole d’amour (sur le lac de Tibériade) ; principe de mise en danger nécessaire…
Dans le domaine de l’art : -la coupole du Duomo de Santa Maria del Fiore de Florence (1420-36) par Filippo Brunelleschi, dite ‘impossible d’y arriver…’ -Et de même, avec Le David (1501-04) de Michel-Ange Buonarroti, -avec Le Milon de Cortone (1671-83), ou le malheureux Alexandre et Diogène (1671-89) de Pierre Puget, -avec Le Balzac (1891-97) d’Auguste Rodin, pour n’évoquer que le travail exemplaire de sculpteurs audacieux ?
Concrètement, ce sont des Œuvres figuratives infaisables, inouïes !… mais finalement victorieuses.
Plus près de nous (au dernier quart du XXe siècle), dans un contexte assurément moins favorable… ne doit-on pas citer la volonté de chef-d’œuvre pour le peuple de nos Villes : -de Raymond Mason, -Jean Tinguely, voire aussi d’Ousmane Sow (Paris, au Pont des Arts, en 1999) ?
Sans remonter plus avant aux philosophes ou penseurs qui ont su faire bouger l’ordre éthique et les lois en société, voici que… les craintes humaines ricochent :
Voltaire, Rousseau, Hugo, Zola, Valérie, Camus, Sartre (et bien d’autres !), pour en arriver à devoir réaffirmer aujourd’hui : -le respect fondamental de la sphère privée ; -une information cadrant dignement avec notre vie contemporaine ; -une transparence démocratique nécessaire dans la vie démocratique, « réalités que des institutions publiques ou privées s’emploient à cacher ou à minimiser ».
D’où… à l’inauguration du 24 septembre 2015, un texte lu d’Irène Frachon, lanceuse d’alerte dans l’affaire du Mediator.
– A preuve que tout est encore ‘sauf facile’ :
Edward Snowden, né en 1983 : informaticien américain réfugié en Russie. Son tort est d’avoir communiqué à la presse de nombreux documents montrant l’ampleur de la surveillance mondiale exercée par la NSA (National Security Agency).
Julian Assange, né en 1971 : cofondateur du site WikiLeaks, est confiné dans l'ambassade d'Equateur à Londres. Il est le rédacteur en chef et porte parole du site web lanceur d’alerte fondé en 2006 qui a publié de nombreux documents militaires, diplomatiques et économiques internationaux.
Chelsea Manning, né en 1987 : soldat condamné aux Etats-Unis à 35 ans de prison pour avoir « livré des secrets d'Etat ». Affecté en 2009 à une unité de renseignement en Irak, c’est lui qui a fourni, en 2010, à WikiLeaks les documents auxquels il avait accès.
Ici absent, mais évoqué… Charles Glass, né en 1951, journaliste anglo-américain spécialiste du Moyen-Orien ; il a été kidnappé en 1987 au Liban pendant 62 jours et a révélé, en 1988, l’emploi d’armes chimiques par Saddam Hussein. En 2011, il a publié la traduction anglaise d’Indignez-vous de Stéphane Hessel.
– Anything to say ? – Sculpture de rue, présentée de profil sur une esplanade et sur une voie de l’espace public parisien à fort passage…
Une sculpture d’art contemporain dont les médias ont finalement fort peu parlé !
« Les passants sont invités à monter sur la quatrième chaise, geste qui symbolise à la fois une prise de parole individuelle et la défense des droits universels. »
L’implication collective ou individuelle est l’une des premières questions posées aux sculpteurs pour toute œuvre à inscrire dans le domaine public.
Par exemple, pour Les Bourgeois de Calais (sculpture inaugurée en 1895), Auguste Rodin aurait bien aimé réaliser ce type d’installation ‘révolutionnaire…’ – Il s’agissait alors de faire interagir, un par un, chaque personnage de bronze avec les passants sur la place d’une Ville…
A l’époque, le concept d’appropriation collective lui a été refusé. Les édiles et les bourgeois ne l’auraient pas compris. Et la sculpture des Bourgeois de Calais fut disposée en composition d’ensemble (comme au jardin du musée Rodin à Paris). Mais, quoiqu’il en soit, Auguste Rodin n’aurait pas solutionné un fait sculptural ainsi… par une forme ‘hyper réaliste’ : -des têtes grandeurs nature, -des corps ‘au garde-à-vous’ perchés sur des chaises d’écolier, -et surtout… sans socle !
Il convient de souligner que Davide Dormino, ou les organisateurs partenaires, ont fait le choix de présenter une sculpturede bronze ainsi que le panneau d’indication voisin ; c’est-à-dire, sans estrade, sans tribune ou podium, donc sans soclage...
A propos de cette œuvre d’art contemporain, la belle idée de départ était d’organiser des événements solidaires de convergence pour chacun, afin de permettre une participation concrète. Avec des moments annoncés de rendez-vous où les citoyens arrivent à la sculpture pourvu d’une chaise personnelle, pour des ‘manifestations silencieuses’ et des prises de vue à publier sur les réseaux sociaux.
Il est dit aussi, par ailleurs : « une quatrième chaise a été volontairement laissée vide pour que chacun puisse s'exprimer ». C’est moi qui le souligne.
Autant d’engagements offerts à l’appropriation collective pour les hommes de bonne volonté… permettant de mieux faire sortir de la marginalité les prises de risque de héros modernes. – Sorte de culte à des icônes contemporaines, peut-être ? Mais par ce type de sollicitations ne devenons-nous pas ainsi les organisateurs, acteurs, voire complices de quelques périlleux paradoxes ?
Et, dès le deuxième jour, dans ces conditions d’exposition et de sollicitation, voici ce qui n’a pas manqué, hélas :
Sur des sculptures noires – bronzes de qualité patinés à l’italienne – ceci va de soi… no comment ! Car si l’on en juge selon les considérations de métier, il y a fort à parier que le nettoyage de ce vandalisme… altèrera l’intégrité originelle de cette œuvre d’art. Il faudra prendre le temps de sabler, puis, de bien repatiner !
Premier TAG !!! (d’appropriation), ou graph ??? (à succession), sans doute avec quelque réplique crétine !… Suivi de nouvelles répliques (inopportunes) à la réplique précédente ? Car d’évidence, dans un lieu si ‘vivant’ de la capitale, c’est le type de logique de violence urbaine qui peut se mettre en place.
Résultat minimum : une casse du calendrier d’exposition présent ou à venir. De fait, l’exhibition de la sculpture a duré moins d’une petite semaine à Paris ; je l’ai relevé et déploré plus haut.
– Ah, si l’on en parle, a-t-on dû se dire chez REPORTERS SANS FRONTIERES ; non seulement la piste est ouverte à d’autres vandalismes de cette icône actuelle (si l’on prolonge l’exposition), mais aussi, c’est le cocasse qui va s’installer…
– Faisons le dos rond !... au risque d’une certaine remise en question de la forme d’Anything to say, dont on a rien ‘à dire’ !?
Or ceci est paradoxalement inconsistant – voire, au antipode du traitement médiatique des ‘vandalismes’ à répétition ou faits divers du nationalisme versaillais… sur le Tapis vert du Château (avec le dit « Vagin de la reine » cf. précédent billet).
Autre remarque générale, se peut-il aussi que cette sculpture d’airain à Edward Snowden, Julian Assange, et Chelsea Manning ressemble aux mimes de nos rues, à s’y m’éprendre… Concept de figuration stable, telles de vraies sculptures, mais qui sollicite l’obole des passants ?
Un Yogi faisant la chandelle… je ne sais combien de temps en état de ‘pleine conscience’ dans l’indifférence quasi générale, parmi les jeux divers ! Prises de vue entre la sculpture aux ‘3 lanceurs d’alerte’ Anything to say ? et les sculptures cinétiques de Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely, Fontaine de la place Stravinsky à Beaubourg.
Assurément, tout se vaut sur cette place : -un fait central de société… et son articulation plus ou moins marginale ; -l’importance suprême de l’être, quelque attraction respectable de cirque… et son image captée dans le bourdonnement ordinaire ; -la part d’émerveillement, d’excellence artistique qui inspire le respect… et le buzz machinal qui nous unit en tout. Car c’est un lieu d’expression citadine, de liberté !
‘Au fond qu’importe !’ ont pu se dire les autorités de l’ordre public à la Ville de Paris. –‘Nous vous donnons l’autorisation de placement sur l’esplanade, mais décalé sur une voie de passage au côté du Centre Pompidou. Libre à vous de fonder un événement de résistance citoyenne (à ces demandeurs d’asile) !’, car ici, tout se côtoie :
-la Liberté d’expression nécessaire ; -la Culture et la communication de la dignité humaine ; -ses valeurs morales et même, peut-être… -la raison d’Etat !
Reste à savoir si la sculpture de D. Dormino, n’aurait pas mieux témoigné culturellement d’une France accueillante, sans vandalisme…si elle avait été mieux ‘soclée’ pour les événements citoyens, placée sur fond de résistance. Par exemple, symboliquement, à l’entrée de la rue Soufflot (escamotant par une estrade à gravir… la fontaine du carrefour) ? Car il y a peu, rappelez-vous : – « Aujourd’hui, la France a rendez-vous avec le meilleur d’elle-même ! Ils étaient quatre (…) » ! François Hollande (le 27 mai 2015) cf. bilet Résistance, j'écris ton nom.
Raison d’Etat ou pas, on honorait « quatre Résistants… » dans la lumière de la Sorbonne et du Panthéon… bien à l’image d’engagements universels :
Culture !… Et vous dites projet de loi : Liberté de création, architecture, et patrimoine comme si la liberté citoyenne était périlleuse en France pour les esprits les plus libres qui soient… les artistes. Nécessité politique « dans la France de l’après-Charlie » paraît-il ?
Mais attention, en fait, c’est peut-être aussi refonder, par une nouvelle loi française « simplifiée », le domaine par nature complexe de la visibilité… Puisque, en d’autres termes, les critères de la ‘covisibilité’ seraient maintenant à dépasser en architecture et en patrimoine… – car couverts par un concept générique du classement UNESCO !
– Quid du sens critique citoyen ? Des associations de protection patrimoniale de quartier ? Et des savoirs vécus, expérimentés, rompus à l’empirisme des métiers s’occupant finement d’esthétique, d’harmonie, de symbiose, d’unité dans la diversité selon une optique née des arts-visuels du Beau… car ils mèneraient à de longs recours (inutiles) devant les tribunaux !
– L’idée est assurément merveilleuse pour les cabinets d’urbanisme libéral à fort rendement économique : « Les projets créatifs et porteurs de solutions architecturales innovantes en appui des politiques du logement ou de la transition écologique bénéficieront d’une souplesse par rapport aux règles d’urbanisme ».
– Sans procès d’intention, reste à bien voir, si... !
Exemple de conflit – prémonitoire ? – ou de questions vives d’actualité… c’est par honnêteté intellectuelle que je suis allé in situ voir au Parc du château de Versailles, ce qu’il en est du fameux événement contemporain présent.
Plus séduisant que ça, c’était impossible et inédit en tel lieu !... N’est-ce alors « qu’une sournoise et lucrative opération de spéculation financière » ? Voire un exemple particulièrement intéressant de conflit ‘ironique’ sur fond caricatural de ‘covisibilité’ patrimoniale ?
En l’occurrence, c’est l’histoire d’un copieux ‘tag traditionaliste’ (au pinceau blanc). D’un genre connu pour enlaidir, par exemple, les voies touristiques d’autoroute… Autrefois, d’ailleurs, les autorités citadines n’ornaient-elles pas les ‘vides’ à coup de pochoirs officiels, conçus pour leurs espaces muraux patrimoniaux ? Or, chère Madame la Ministre, les « DEFENSE D’AFFICHER, SOUS PEINE D’AMMENDE » de l’ordre public n’ont jamais empêché la nécessité au devoir libertaire d’y ajouter une artistique (mais gratuite) formule : « IL EST INTERDIT D’INTERDIR !! ».
Et, à la vérité, comment ne pas être séduit par certaines des pièces d’Anish Kapoor ? Tout particulièrement bien conçus, ces immenses miroirs réalisés par un mécénat industriel pour des « selfies à dix millions » ; mais aussi quelle réalisation techniquement parfaite pour l’aliénation enthousiaste de la consommation touristique – alors qu’aucune goutte de pluie ne s’y fixe…
Assurément, sur Dirty Corner, pièce qui a déjà été exposée à Milan (en 2011) et renommée en périphrase, le « vagin de la reine qui prend le pouvoir » depuis le papier du JDD (le 30 mai 2015), que de reprises et conférences de presse pour que suintent quelques folies révélatrices d’un intégrisme apocalyptique. Au fond, peut-être ici une violence contemporaine (où chacun s’y retrouve !…) ? C’est une chose et son contraire, des affirmations initialement diverses de provocateurs, opposés ou bizarres ; elles sont ainsi fortes pour l’imaginaire, pleines de contradictions, circonstanciées – et assurément caricaturées sommairement « à se demander sur quelle planète on vit »(sic). Mais, comme naturellement : pour faire peur, faire causer, faire polémiquer – ou faire rejuger !... « C’est une provocation », dit Kapoor (initialement au JDD, en mai). Et les responsables politiques et les officiels de légitimer alors une sécurité à tout va (avec gardiens, médiation pédagogique, militaires de jour et maître-chien de nuit...). Des actes violents (dégradants, complexes ou infamants !). Mais qui, au moins, peinturlurent !… Somme toute, de la feuille d’or mode pour tout le monde ; c'est-à-dire, un dispositif émotionnel réactif pour chambres d’écho. Idéal, n’est-ce pas ?
– Ah, si la part secrète des ‘installations’ à… Versailles m’était contée !
– D’abord, ‘petite histoire’ sans autres paroles qu’un reportage visuel :
un diaporama de 21 images (en date du 15 sept. 2015), à découvrir en cliquant sur le visuel ci-dessus
– Ensuite, cela étant, s’agit-il ici « d’enterrement de la Culture ; de la Culture en France », si l’on en croit A. Kapoor (5 :01) sur France-Culture ?
Mais force serait plutôt d’apprécier aussi les propos d’André Comte-Sponville (6 :33) : « Pour ce qui est de graffiti antisémites, c’est évidemment ignoble, condamnable, cela va de soit !... J’avoue que l’œuvre, pour ce que j’en ai vu, m’a laissé un peu perplexe ; ça ne m’a pas paru un sommet de l’Art. Je crois que le nom (sobriquet) de l’œuvre, sauf erreur, c’est le ‘vagin de la reine’ ? Pourquoi pas la ‘Bite du roi’ bientôt ? Je crois qu’(une part) de l’art contemporain a tendance à s’enfermer dans le dérisoire. Alors… ce n’est pas une raison pour saccager une œuvre qui fait partie de l’espace public ! – Mais que l’on ne me demande pas de prendre au sérieux des œuvres qui me paraissent faites plutôt pour la provocation que pour l’émotion… Moi, au fond, je pense que l’Art, dans ses sommets, est une chose tout à fait essentielle, et que la dérision est plutôt un contresens. » - L’invité des matins - reçu par Guillaume Emer, le 11 septembre 2015.
– Alors, provocation « selon l’expérience des limites » d’un authentique martyr, paraît-il mal payé, mal gardé par la France ? Cet acte de vandalisme et la nature des inscriptions ont suscité de vives réactions politiques :
Le président François Hollande « dénonce fermement » la dégradation de l'œuvre qui a été « couverte d'inscriptions haineuses et antisémites », a indiqué l'Elysée dans un communiqué. Le Premier ministre Manuel Valls a réagi via Twitter: « Ecœurement devant cette alliance de l'infâme et de la réaction. Les dégradations antisémites sur l'œuvre de Kapoor seront punies sévèrement », a-t-il promis. La ministre de la Culture Fleur Pellerin s'est rendue sur place pour constater les dégâts. « Ce n'est ni plus ni moins qu'un acte qui laisse transparaître une vision fasciste de la culture », a-t-elle déclaré.
Mais tout de même, voici encore le vieux principe duchampien du maximum d’effet médiatique possible avec un minimum de vécu artisanal du Beau ; un enjeu fort, bien concouru, de la thermodynamique moderne par le plasticien qui se taille, ici, une sacrée pièce de théâtre !
Or, alors que les esprits les plus lucides de notre temps relèvent que nous sommes ‘en crise profonde de la modernité’, il faudra bien réaliser un jour que ce type d’installations contemporaines tient, souvent, du ridicule au domaine de l’Art, voire peut-être d’un tout autre non-sens esthétique : d’où l'aveuglement à coup d’installations ‘nécessaires’ pour, en des lieux de références, désensibiliser ou crétiniser certaines résistances humaines ?
« En détruisant le passé, impossible de comprendre le présent. Il ne faut pas fuir ses responsabilités » (sic). Aux pieds même d’une des fameuses copies de la Vénus pudique, type Vénus Médicis, d’ailleurs d’une blancheur livide assez suspecte au jardin… Malgré le vrombissement des engins de gardiennage, convoqués pour l’artiste plasticien invité, regardez un peu ! C’est le bonheur vrai et spontané au cœur d’un des répertoires de formes sculptées de la Beauté :
Allée du Tapis vert à Versailles (avant le ‘tourbillon’ d’Anish Kapoor), un enfant dessinant ici son ombre d’existence… – Ah, nécessité d’un doigt précis sur le sable !
3) Après la panthéonisation regard sur un aspect esthétique possible
Sans remonter jusqu’aux déclanchements des sensations élevées du beau… ni aux origines premières des liens entre puissance politique et pouvoir esthétique, quelles illustrations pouvons-nous encore présenter ?
Dans l’article intitulé « Considération sur le drapeau », je relevais qu’André Malraux (ministre d’Etat chargé des Affaires Culturelles entré au Panthéon) avait, comme référence optique et considération pour l’esthétique adéquate, La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix. Barricade poignante où l’âme française vit, résiste et se hisse… – vision romantique jusque dans ses ‘colorants sourds’ portés-vers-le-haut !
Généalogie inscrite dans la pensée du réel pour apprendre : « à nous défier des réponses toutes faites, de l’esprit de système qui dénie aux individus leur part d’influence sur leur histoire (…)». Conscience libre, vitale, et donc essentielle, éléments bien soulignés par Jacques Chirac, lors de la panthéonisation de Malraux (le 23 novembre 1996).
– Or, n’est-ce pas aussi une des explications possibles de la Résistance française, et des quatre figures de jeunesse éternelle qui ont rejoint Jean Moulin, à l’occasion de la journée du 27 mai 2015 ?
A ces rappels connus de tous, osons aussi les juxtapositions suivantes :
La Liberté guidant le peuple (musée du Louvre), peinture d’une perception visionnaire et dorée – au drapeau français bleu plombé ! Tableau largement couru par le peuple des musées… Et pour Delacroix, La Liberté est une vision pyramidale dynamique, humaine, d’un climat épique sur fond de fumée, de poudre ou de soufre !
En haut : Tableau d’Eugène Delacroix (1830-31), intelligence contemporaine du sculpteur David D’Angers pour le fronton du Panthéon – deux génies créatifs dévoués en l’occurrence à leur Patrie ! C’est sur un drame profond et valeureux que vont se jouer les chances de la France combattante… (cf. La Marseillaise). Vertus tricolores égalitaires et opposées en chromie ; et peinture comportant, de fait, une figure non visible de tous les combattants dans l’action en cours… alors que La Marianne/La Liberté devient – avec le recul formel du pictural – composition énergique figurative issue du drame et des destinées. En bas : Photographie officielle introduisant la vidéo du discours de François Hollande. Image d’un moment rapproché sur l’un des quatre cercueils et drapeaux ; du Président de la République française en buste ; et symétriquement, évocation d’un commandement militaire de sécurité…
Par comparaison, l’ordre actuel des valeurs esthétiques et culturelles du monde paraît avoir été modifié. Toutefois ce cliché ne met-il pas mal à l’aise ? Car, pris dans le rapproché, nous y vivons selon une disposition optique du ressenti ; au sein d’un sensitif télévisuel qui n’a plus guère à voir avec l’aspect esthétique vécu des puissants spectacles funèbres de transfert des cendres des grands hommes par la Nation. (cf. lien discours d’André Malraux)
Une présidence normale, dit-on à l’Elysée. Donc surtout plus de grandiose comme le discours fameux à Jean Moulin (le 19 déc. 1964), le Général, indéfectible, debout, et son ministre des Affaires Culturelles, comme un marin dans la tempête !… ou du genre sacre laïc d’une scientifique, à la François Mitterrand (le 20 mai 1995), pour Pierre et Marie Curie ; etc.
Et le normal qu’est-ce en l’occurrence ? Peut-être du bien être ensoleillé virtuel, genre : « Des choses qui ont de belles couleurs… on dit volontiers qu’elles sont belles » ?
Mais qu’en est-il si l’on prend en compte la part de l’effort qualitatif de la vie sublimant les choses normales ?
Ne pourrait-on, encore aujourd’hui, faire un rêve ‘normal’ à propos des propriétés esthétiques du Panthéon ? C’est-à-dire ? Voyons :
En haut : Panthéon lors de la journée du 27 mai 2015. Ces mille visages d’anonymes sont peut-être vus comme l'expression d'une gratitude non solennelle, non emphatique, non monumentale, de la nation envers ses Illustres ; mais… Au milieu : Une idée élémentaire pour refonder certaines valeurs de la République alors que la France – ses couleurs, son drapeau, son monument – peut avoir quelque fierté de quatre Résistants de première grandeur ! En bas : Une des formules possibles, satisfaisantes du point de vue de la correction bourgeoise, traditionaliste, et nationale… En la circonstance, c’est l’occasion de dépasser l'intermède vulgaire ou ordinaire de l’installation Art contemporain ; solution peut-être esthétiquement sans risque, car respectueuse d’un retour traditionnel à l’identité, bien que de grandeur architecturale dilatée par le vaste trompe l’œil ; mais on se donne aussi les moyens de retirer la grue qui ne semble pas chose bien réjouissante.
Admettons que ces propositions puissent faire sourire. Mais remarquons que, lors des présentations dans les médias, les images publiées étaient, soit, quelque état antécédent de l’ensemble du Panthéon ; soit une optique hors travaux en cours ! Quant aux prises de vue durant la cérémonie nationale, elles évitaient assurément la partie supérieure de l’édifice. Pourquoi ?
Se peut-il que les journalistes politiques ou les photographes accrédités couvrant l’aspect optique – non spécialisés en esthétique – aient d’instinct évité le hiatus de la contreperformance ?
D’où mes quelques propositions visuelles complémentaires : ce qu’aurait pu être, en ce beau jour mémorable, le haut lieu de nos Illustres. Modestement, elles visent à poser en rêve quelques interrogations d’ordre esthétique ou critique… nécessaires : – de la résistance ! – ou peut-être une forme de liberté de conscience, mais autrement objective ?
– Jamais assez de frais pour le prestige, le respect et la grandeur de la France !
Proposition plus festive – en proportions harmoniques – d’un aménagement en l’état du lieu de mémoire, à l’échelle des têtes ; la grue en hampe portant peut-être l’équivalent du drapeau d’effet grandiose de l’Arc-de-Triomphe ? Ici, possiblement couplé d’un drapeau européen empesé et suffisamment grand pour tenir la comparaison ! Ce réalisme circonstancier, ou ‘normal’ dans l’imaginaire… pouvant être calculé (dans la grande tradition des polytechniciens), sur la base d’une grue culminant à 96 mètres, supportant un poids utile de levée de 4 tonnes.
‘Rue Pierre Brossolette’, j’aimais écrire ce nom sur les courriers adressés à Jean Bazaine à Clamart.
Pierre Brossolette, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay, la Nation écrit votre nom au Panthéon, car chacun de vous a porté l’esprit de résistance et de conscience humaine en toute dignité.
Vous avez su contrecarrer la peur et la haine et vous dresser telles les couleurs fondamentales sur un ciel métallique. Merci !
– A l’heure des portiques, des gilets pare-balles et du sécuritaire dans les villes, génération après génération, veillons à ériger la Liberté et la Fraternité dans l’esprit du dimanche 11 janvier.
AUX GRANDS HOMMES LA PATRIE RECONNAISSANTE. – Que n’a-t-on pensé à restituer, au Panthéon, les colonnes en harpe de son tambour architectural… et le rapport d’échelle au monumental par un vaste drapeau tricolore, par exemple, accordé à la grue de cette restauration nécessaire !?